Il
y avait un âne. On était cinq ou six gamins. Nous
voici partis à ramasser - comment ça s'appelait
? - les mouches cantharides
[lé mouché tiolèrde, de tio,
derrière, en patois ] pour les mettre sous la queue
de l'âne.
Intervention
de Pierre Dumas : les "tantarines ?"
Alors, ma foi, l'âne appartenait à une vieille fille
qui n'était pas commode, hein ! Mais tant pis, nous avons
dit : il faut les mettre quand même. Nous voilà partis
à ramasser les mouches, et sans nous laisser voir.
Intervention de Jean Chambon : lé mouché
tiolèrde !
Et puis alors on est arrivé à les mettre sous la
queue de l'âne. Et puis l'âne, le voilà parti,
à brides abattues [a brivo corse].
Alors la vieille fille, pas contente, elle nous dit : il faut
aller arrêter mon âne ! On ne pouvait pas l'arrêter
l'âne. Impossible de l'arrêter. Il n'y a rien à
faire ! Nous n'avions pas envie de nous faire tuer ! Eh
oui ! Mais c'est que c'était une personne qui mesurait
un mètre quatre-vingt-deux.
On avait beau marcher, on n'était pas bien vieux, nous,
sept, huit ans. Elle nous passa chacun deux gifles et puis, ma
foi, il fallut quand même aller arrêter l'âne.
Pour l'arrêter, pas bien commode. Chacun un bâton,
on est arrivé à arrêter l'âne et à
le faire revenir. Et elle, elle arriva à l'attraper et
à lui enlever les mouches. Mais nous, nous avons reçu
deux, trois dégelées. Je m'en rappelle bien.
Intervention
de Pierre Dumas : - Où vous les aviez prises ces "tantarines"
?
- A la queue des vaches.
Intervention de Pierre Dumas :
-
Parce que justement, il y a des fois que ça m'arrivait
cette histoire mais il n'y avait pas deux endroits pour les prendre...
- ...
-
Non ! non ! non ! Aux bourses des boeufs !
Il n'y a qu'ici qu'il y en a toujours une poignée...