Autrement,
[mon métier]
je l'avais bien déjà expliqué. En partant
des montagnes de Saint-Laurent, je suis allé au régiment
et en revenant j'ai été nommé à Roanne.
Les
concours [pour
devenir facteur], en principe, c'était... on en gardait
pas pour la Loire, le département, mais autrement tout
le reste, ce qui était réussi, comme on l'appelait,
ça montait sur Paris, là-haut.
Et
quand je passais les concours, le premier, je commençais
à prendre deux sur vingt en géographie et c'était
le primordial quand on passait les concours. Alors après
- c'était le concours d'automne au mois de septembre -
et le le receveur, à l'hôpital[-sous-Rochefort],
à ce moment, qui me dit :
-
Dis donc, tu ferais bien d'apprendre ta géographie parce
que ça va pas faire le tour.
C'est
ce qui nous... C'était ce qui nous départageait,
l'histoire
[les questions] de
la géographie, les gars du pays. Quand on y est allé,
là-bas, à Saint-Etienne, on était 65. Il
y en avait qui avaient le bac ; il y en avait qui avaient tout
un tas de choses. Et moi, j'avais un petit certificat, un petit
CAP d'ajusteur : ça faisait pas la maille.
Et
par hasard, il y en avait un autre
[concours],
au printemps. Il [le
reveveur de l'hôpital-sous-Rochefort],
me dit :
-
Sitôt qu'il sort, je t'y inscris, alors démerde-toi
!
Et
pendant tout l'hiver, avec ma mère, nous avons... j'ai
appris les départements : Alors : chef-lieu, sous-préfectures,
villes principales...
-
C'est le père Jolivet ?
-
Jolivot !
Il
était facteur. Il avait commencé par facteur.
C'était un ancien ouvrier agricole. Alors, et il avait
passé le concours de facteur et puis, bon, il avait été
facteur longtemps. Et il avait passé après le concours,
en interne, de receveur-distributeur. Et, en étant receveur-distributeur,
il était venu atterrir à la poste de l'Hôpital
alors qui comprenait sur... Le bureau de poste recensait Saint-Laurent,
l'hôpital et la commune des Débats.
Alors
les montagnes de Saint-Laurent, il y avait un facteur avec une
tournée de
(sept heures ?). De l'autre côté, c'est l'Hôpital,
une partie de l'Hôpital et en montant vers le [noms
de lieux...? ], c'était une autre tournée. Et
lui, il faisait la poste c'est-à-dire l'arrivée
du courrier, la distribution au départ du facteur et la
tournée des Débats jusqu'à Varenne qui faisait
partie de la commune de Saint-Sixte, d'ailleurs.
Alors
c'est de là après que je suis parti à Roanne.
Alors, là-bas à Roanne j'ai été nommé
en tant que piéton, quoi. Après, il a fallu passer
une demande pour pouvoir monter conducteur parce qu'il n'y avait
plus de tournée à pied pour revenir sur la commune
de Saint-Germain[-Laval].
Alors
après, par nomination, à tour de rôle, on
achète son quartier ou son tour de mutation avec l'ancienneté
de service, c'est-à-dire que plus on a d'ancienneté
de service mieux on a le droit de choisir son coin, quoi.
Et
après en revenant, à Saint-Germain, j'ai commencé
par me marier, bien sûr, et j'ai fait la tournée
à Amions, à Dancé pendant 5 ans. Et j'avais
un "ramassage du soir" c'est-à-dire que je finissais
à midi, j'y retournais à 3 heures. Je ramassais
toutes les petites agences postales qu'on appelait les PAR à
l'époque, qui comprenaient Amions, Dancé, Bully,
Saint-Polgues.
Et
à Saint-Polgues, il y avait encore un receveur-distributeur
là-bas qui est resté juqu'à 1970-1975. Et
puis après je montais à Crémeaux ; je descendais
à Grézolles, Souternon et je venais ramasser le
courrier de la PAR de Bussy. Et puis, après, je m'en allais.
Alors
ça me faisait monter deux fois, de Saint-Germain pour aller
à Saint-Martin[-la-Sauveté]
à
midi et redescendre à 3 heures du soir. Alors quand j'ai
pu m'en aller de ça, quand il y a un gars de Saint-Martin
qui est parti à la retraite, j'ai pris sa place et je l'ai
gardé jusqu'à la retraite
[...]

J'ai
appris les départements...
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