[Mon
père]
il
mettait son levain l'après-midi. Il fallait mettre le levain...
Il fallait garder le levain pour la fournée suivante. Ils
(les
gens) gardaient
un morceau de pâte qu'ils avaient bien serré ; ils
mettaient ça dans un saladier. Et puis ils le prenaient
pour faire lever la fournée suivante.
Alors
il [mon
père]
le faisait le soir. Il faisait un tas de pâte dans la maie
; la maie, le pétrin. La maie c'était le pétrin.
On appelait ça la maie. Et le lendemain il faisait ses
tourtes, [il]
pétrissait,
tout.
Et
après, [il
les]
couvrait. Chez nous, il n'y avait que la cuisine qui était
un peu chaude, en hiver... On mettait les tourtes autour du fourneau
dans la cuisine jusqu'à ... Il faisait les tourtes le soir
vers cinq, six heures. Et puis il enfournait vers huit heures...
jusqu'à....
Le
four était chauffé au bois. Il fallait chauffer
et mon père n'enfournait les tourtes que quand les briques
étaient blanches, quand les briques étaient bien
blanches ; elles devenaient blanches quand...
Alors,
ça mettait - je ne me rappelle plus combien ça mettait
pour cuire - une heure peut-être. Puis on défournait.
Il était bon le pain. Du pain noir ? (intervention
Maurice Damon).
Il sentait bon. Du pain noir ? (intervention
Maurice Damon)
Ah ! oui ! du pain noir, du pain de seigle, pain de seigle
(en français).
Et
dans le four à pain, quand c'était le temps des
cerises
[on] faisait
du "migoure". C'était bon le "migoure"
dans une biche. Oh ! la, la, c'était bon ça ! Le
"migoure", on le mettait quand on avait défourné...
C'était ma mère qui le mettait. C'était bon
le "migoure" avec des cerises.
Il
y avait beaucoup de cerises à Saint-Just (Saint-Just-en-Bas).
Il y avait des arbres fruitiers "affreux" (en
grande quantité),
"affreux". Mon père, il ramassait trois semaines
de suite les poires, les pommes. [Il
y en avait] comme
ça (geste
de la main, hauteur de 1 m environ),
dans une pièce qu'il y avait à côté
(de la cuisine).
[0n prenait
] les cerises et puis on prenait la farine,
la farine du pain, la farine de seigle. On le couvrait avec de
l'eau, de l'eau. Et les cerises étaient plus sucrées
[que maintenant].
Des cerises noires parce qu'il y a deux sortes de cerises, des
noires et des plus... On mettait toujours les noires. Et on mélangeait
ça comme ça. Et la pâte, il fallait que ce
soit bien - les cerises - que ce soit bien réparti, quoi
! Et puis dans une petite biche, haute comme ça, qui tienne
quatre, cinq litres.
Eh
! bien, la recette était faite. C'était bon ! C'était
bon ! Tout le monde faisait ça.
*