Patois vivant

 


 

Chemin du Lavoir
à Lézigneux

 

Dans le bachat

par une dame
parlant le patois de Lézigneux


enregistrement dans les années 2000 au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison
, 13, place Pasteur

pour écouter cliquer ci-dessous

(2 min 21 s)

Vous ne savez pas ce qui m'est arrivé l'autre jour ? Je vais vous le raconter. Jeudi passé, je partais faire la lessive [lo buya] au lavoir qui se trouve de l'autre côté du village juste à l'entrée de C…?, vers le chemin du C…? Comme les petits [lou matru] n'avaient pas d'école, j'ai emmené mes deux derniers : ma Jeannine avec mon petit Maurice qui a tout juste ses cinq ans, tout fier de porter la corbeille de linge. Et ça m'a bien évité de prendre la brouette de mon homme.

Allons bon, j'arrive au lavoir. Je sors ma caisse. Je commence à faire tremper, à taper mon linge. Je tape à grands coups de battoir [batou]. Les deux petits se mettent à se chamailler, à se courir après. Je leur dis : Allez donc ramasser des… allez donc dans le pré, à côté, il y a un "bachat" [un abreuvoir] pour faire boire les vaches, vous y attraperez des grenouilles. Quelle bonne idée ! Ils cherchent un récipient [una gandole] et les voilà partis en courant.

Voilà qu'une voisine arrive, la Jeanne, de la Côte. Et on se met à parler. Vous ne savez pas ce que c'est de trouver quelqu'un pour se mettre parler ! Des uns, des autres. Vous avez su ? Il paraît que la fille [lo p'tchita] du boulanger attend [un enfant] pour le mois de février. Elle ne s'était pas mariée  pour le [autour du] quinze août ?  Dites,  vous n'avez pas entendu  dire que notre curé allait s'en aller ? Bref, il se dit les nouvelles, les uns, les autres. Croyez-moi, on ne pensait plus à nos petits.

Tout d'un coup, ma Jeannine arrive en courant : Viens vite maman ! viens vite ! Le Maurice est tombé dans le bachat. Jésus, Marie, Joseph ! Mon sang n'a fait qu'un tour. Je me mets à courir et je vois mon Maurice tout trempé, trempé comme une soupe, à trembler, et à trembler. Je lui dis : Tu as eu peur, hein ? Pourtant il n'est pas resté longtemps dans l'eau. Sitôt tombé, sitôt sorti. Je lui dis : Tu as eu peur, hein ! Oh ! oui, il me répond. Je suis vite sorti, sitôt tombé, sitôt sorti. J'avais peur que les vaches me boivent !

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mise à jour le 8 mars 2013