(traduction : Joseph Barou)
C'est une petite histoire qui s'est passée à Cottance, oh ! il y a déjà bien longtemps. A cette époque les jeunes n'avaient pas beaucoup de distractions. Et au printemps, qu'est-ce qu'ils faisaient ? Ils prenaient plaisir à dénicher les nids. Ils faisaient ça, surtout le dimanche matin, avant la grand-messe. Et puis, ils les mettaient dans leurs poches. Et puis, au début de la cérémonie, les oiseaux ne bougeaient pas… ne bougeaient pas. Mais ils en avaient bien vite assez : piou, piou, piou… piou, piou, piou. C'est que, le brave curé, ça lui était pénible de parler avec le bon Dieu en entendant ça ! En rentrant à la cure, il dit à sa bonne, la Marie :
- Dimanche, je vais me fâcher, s'il y a encore des oiseaux, je vais faire passer ceux qui les ont dénichés dehors !
Le dimanche suivant arrive. La messe commence. Arrive le sermon : piou, piou, piou… piou, piou, piou. Impossible d'entendre ce que disait ce brave curé, et tout à coup, à bout de nerfs, il monte en chaire et dit d'un ton cassant :
- [Que] tous ceux qui ont des oiseaux sortent !
Et, dans le fond de l'église, il y avait un couple, déjà âgé, bien sûr, et dont la grand-mère, un peu sourde, n'avait pas compris de quoi il s'agissait. Elle se retourne vers son homme et lui dit :
- Sors donc, Tienne [Etienne], ils diront bien tous que tu n'as pas d'oiseau !