Patois vivant


 

Le canard de la Génie

 

Le canard de la Génie


raconté par un homme âgé parlant le patois des monts du Forez

enregistré dans les années 2000 au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison
, 13, place Pasteur

pour écouter cliquer ci-dessous

(1 min 55 s)

(traduction : Joseph Barou)

Et Alors le Nésse [Joannès], il va à la chasse, quoi. Et puis il passe dans un vallon. Et puis c'était au mois de septembre, fin septembre, quoi. Et puis il faisait chaud… Tout par un coup, son chien, il ne voit pas le chien. Le chien était derrière. Prrrr ! Oh, bonsoir ! Qu'est-ce que c'est que cette bête ? Il regarda, il attendit qu'elle monte sur les taillis, quoi. Il ne tirait pas n'importe comment, quoi. Paff ! L'autre par terre. Bonsoir ! Pour aller le ramasser, des buissons, tout… Il s'égratigna beaucoup ["s'égraffigner affreux"] dedans.

Et puis après il regarda : Oh ! bon sang ! Jamais je n'ai vu un canard comme ça ! Alors il quitte la veste, le met dans la veste, quoi, comme ça. Il ne pouvait pas le passer autrement. Il était gros, énorme. Pour un canard sauvage, c'est rare, une chose énorme. Alors, bon, il prend le vallon. Oh ! Il dit : je vais monter.

Et puis sur le… dans le hameau, quoi, il y avait le - comment c'est ? - le Marcel, qui y était, en haut. Il lui dit :
Mais qu'est-ce que tu as tué ? Bon sang ! Ça t'éreinte
[atioler : littéralement "abaisser vers le cul"] bien !
- Ah ! Il dit, j'ai tué une bête - jamais je n'ai vu ça - c'est un canard, je ne sais pas ce que c'est.

Et l'autre… Il quitte la veste quoi. Il tire le canard.
- Oh ! Il lui dit, mais ce n'est pas un canard sauvage, ça !
- Pourtant il est tout bariolé.
- Oh ! C'est le canard de la Génie, ça. J'en suis sûr.
Alors il était embêté, quoi.
[…]
 Il attrape le canard par le cou. Et puis la Génie [Eugénie] n'était pas loin, à côté… Il lui dit comme ça :
- Je crois bien que j'ai fait une connerie. J'ai tué votre canard.
- Oh ! Il n'y a pas d'importance ! Je voulais l'attraper ces temps-ci, impossible ! Il prenait le vol, impossible !
Ah ! il dit, mais je vais vous le payer.
- Oh ! Elle dit : tu ne vas pas me le payer, tu vas me le laisser. Je n'aurai pas la peine de le tuer comme ça. J'aurai juste la peine de le plumer et de le faire cuire.
Et puis, elle, elle lui dit comme ça :
- Eh ! bon, pour ta frayeur, viens donc boire un canon, quoi.

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mise à jour le 11 septembre 2019