Il a trois
enfants. Vous savez ce que c'est un "mouéna"
? Oui, oui.
Trois garçons : un qui a 19 ans, un autre 16 ans, l'autre
qui a 7 ans.
Alors
le premier dit à son père - à 18 ans, 19
ans :
- Il
faudra, faudra m'acheter une auto !
- T'acheter une auto ! Mais je marche à pied. J'en ai point
d'auto, moi. Je ne peux pas t'acheter une auto. J'ai fait des
emprunts pour acheter un tracteur. Je ne peux pas t'acheter une
auto.
- Ah ! Si, je veux une auto.
- Non, non ! Tu marcheras à pied, comme moi.
Bon, ça
va, pas mieux. Celui a 16 ans dit un jour :
- Moi,
je veux une mobylette, papa. Il faut m'acheter une mobylette.
- Allons, toi aussi, tu veux quelque chose, toi ?
- Je ne peux pas t'acheter une mobylette. Ton frère veut
une auto. Je ne peux pas acheter une auto, je ne peux pas acheter
une mobylette. Je n'ai plus d'argent et puis tu marches à
pied, tu fais comme ton frère.
Le plus
petit [le matru] qui a 7 ans, un jour il dit à son
père
Il attend [regarde] que son père
soit dans le fauteuil, l'attrape par le cou - il ne parle pas
le patois, il est trop jeune - il dit :
- Papa
il faudrait m'acheter un vélo.
- Oh ! je peux pas t'acheter un vélo, écoute. J'ai
pas de sous. T'es trop petit, t'as pas besoin de vélo.
- Eh ! Je veux un vélo, je veux un vélo !
- Ecoute, laisse-moi tranquille, tu marches à pied comme
tout le monde. Et va t'amuser dans la cour.
Il s'en
va dans la cour en marmottant. Il arrive au pas de la porte. Qu'est-ce
qu'il voit : un coq qui était monté sur une poule.
Oh ! Attends, attends. Il y va et lui fout un coup de pied
: Comme les autres, marche à pied, toi aussi !