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Galère de Malte entrant dans le port de Marseille (1690)
(Gouache de A. Sebille)
En Méditerranée, les chevaliers
de Malte eurent un rôle important
dans la lutte contre la piraterie
Marseille 1785 :
Retour de Foréziens libérés
de l'esclavage
dans les Etats barbaresques
La piraterie
a sévi de tout temps en Méditerranée mais
les 17e et 18e siècles ont été l'âge
d'or pour les corsaires barbaresques. Pratiquement indépendantes
de la Sublime Porte, les régences d'Alger et de Tunis,
montrent une grande
activité dans ce domaine d'autant que les nations chrétiennes,
sont alors rivales et divisées.
Alger se développe grâce à la course. Vers
1750, sa population dépasse les 100 000 habitants auxquels
il faut ajouter environ 30 000 esclaves. Cependant la prospérité
de la ville avait déjà décru et la milice
qui comptait 22 000 janissaires en 1650 n'en a plus que 5 000
en 1769.
Charles-André Julien, dans son Histoire de l'Afrique
du Nord (1), décrit
le processus : Plus que des marchandises pillées,
les Barbaresques tiraient profit des captifs. Le chrétien
cessait d'être un infidèle qu'on arrachait à
son pays pour devenir un objet de négoce, dont on essayait
de se débarrasser le plus vite et le plus cher possible...
En somme il s'agit d'un véritable commerce !
Cette forme de piraterie ne disparaîtra complètement
qu'au début du 19e siècle. Lors de la prise d'Alger
par les Français en 1830, des esclaves sont encore libérés.
La capture
Les tours de garde qui s'échelonnent sur les côtes
corses et les villages perchés provençaux rappellent
chez nous cette période d'insécurité. Pour
constituer des cheptels humains, les corsaires opéraient
des razzias à terre ou capturaient les vaisseaux chrétiens.
Leurs galères naviguaient à la belle saison, de
la "lune d'avril" à la "lune d'octobre",
quand la mer n'était pas trop forte. Avec le printemps
venait le temps de l'angoisse pour les populations côtières
et les voyageurs en Méditerranée.
La capture effectuée, il fallait l'estimer, ce qui se
faisait sans ménagement. Les pirates mettaient les
marins et les passagers nus sur le pont, ne reculaient devant
aucune indiscrétion pour découvrir les bijoux,
et inspectaient leurs vêtements et leurs mains pour deviner
leur position sociale (2).
Rentrés à Alger, ils approvisionnaient le marché
aux esclaves. Le Pacha, représentant du gouvernement
turc, avait une sorte de droit de préemption : ce privilège
lui permettait de choisir un esclave sur huit. Ensuite les prisonniers
étaient vendus sur la grande place. Les clients étaient
souvent des armateurs de navires corsaires en quête de
rameurs et des propriétaires terriens : Les chalands
examinaient les captifs comme des bêtes au foirail, inspectaient
leurs dents, leurs yeux et leurs mains, tâtaient leurs
chairs et les faisaient "marcher, sauter et cabrioler à
coups de bâton". La valeur variait selon l'usage
ou le bénéfice qu'espérait en tirer l'acheteur
(3).
Jeunes filles et jeunes garçons, dont le sort était
fatal, étaient les plus cotés. Les raïs
(4) n'hésitaient pas à
faire tailler leurs mousses afin d'être certains
qu'on ne les ravirait pas à leurs passions...
(5) Les gens de qualités
dont on espère tirer une bonne rançon étaient
particulièrement recherchés. Quant aux hommes,
leur valeur variait suivant l'âge et le métier.
Les artisans étaient appréciés, spécialement
les charpentiers de marine qui valaient le double du prix d'un
esclave ordinaire. Le maître faisait ce qu'il voulait
de son esclave qui devenait souvent un objet de spéculation.
Esclave chez les Barbaresques
La situation des esclaves étaient variée. Les
plus malheureux étaient les galériens. Mal
nourris et fouaillés aux heures d'abordage et de fuite,
ils n'étaient pourtant pas marqués au fer rouge
comme les galériens de France et pouvaient pratiquer
leur religion. A terre, pendant la nuit, la plupart des esclaves
étaient enfermés dans des prisons d'Etat, sortes
de bagnes (6) sous la garde du
gardien-bachi.
Certains domestiques devenaient des hommes de confiance, des
femmes servantes dans la maison des maîtres. Quelques
privilégiés pouvaient, en payant leur maître,
circuler librement en ville. Les plus ingénieux deviennent
même taverniers dans les quartiers chauds d'Alger où
chrétiens et musulmans s'adonnaient de concert à
l'ivrognerie et à la débauche (7).
Finalement, il semble que le sort des captifs soit moins dramatique
que ne l'affirment les Rédemptoristes. Les religieux
noircissent le tableau car ils redoutent les apostasies. Sur
place, ces conversions ne sont d'ailleurs pas favorisées,
bien au contraire, car elles sont toujours une mauvaise affaire
pour les maîtres.
Le rachat des captifs : les Trinitaires
et les Mercédaires
Au Moyen Age des ordres religieux avaient été
spécialement fondés pour se consacrer au rachat
des chrétiens prisonniers des infidèles. Les deux
principaux sont l'ordre des Trinitaires et celui de Notre-Dame-de-la-Merci.
Religieux de l'ordre
de la Sainte Trinité
pour la rédemption des captifs
(dit Mathurin)
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Jean de Matha,
né en 1154 à Faucon, près de Barcelonnette,
dans la vallée de l'Ubaye, devient prêtre en
1193. En 1198, avec l'ermite saint Félix de Valois,
il fonde l'ordre de la Très Sainte Trinité
et des Captifs pour le rachat des chrétiens.
Il participe à une première expédition
qui permet de ramener 186 captifs de Maroc. Une seconde
vers Tripoli et Tunis obtient 110 libérations. L'entrée
triomphale des rachetés à Rome est alors un
événement marquant pour toute la chrétienté.
L'ordre est désormais bien établi et Cerfroid,
dans le diocèse de Meaux, sera jusqu'à la
Révolution la maison-mère des Trinitaires
(8). Jean de Matha meurt à Rome en décembre
1213 (9).
L'ordre de Notre-Dame-de-la-Merci avait été
fondé en 1218 (10) par
saint Pierre Nolasque, né en Languedoc en 1189. A
l'origine militaire, l'ordre se consacrait aussi au rachat
des chrétiens captifs des musulmans en Espagne et
en Afrique. Les religieux, appelés mercédaires
ou nolasques, payaient de leur personne en prenant
la place des prisonniers. |
Pierre Nolasque fut, lui-même,
deux fois otage en Afrique. Il mourut à Barcelone le
25 décembre 1528 (11). Les
Mercédaires longtemps protégés par les
rois d'Aragon étaient organisés en provinces :
Catalogne, Aragon, Castille et Portugal, Navarre, France et
Baléares. Le couvent de la Merci de Maleville, fondé
au 13e siècle dans le diocèse de Rodez, a été
le premier créé en France (12).
Les Mercédaires jouèrent aussi un rôle important
dans l'évangélisation de l'Amérique.
Vincent de Paul (1581-1660) envoie les Lazaristes pour assister,
sur les plans matériel et spirituel, les chrétiens
esclaves en Barbarie (13). Originaire
d'une famille paysanne des Landes, pris par des corsaires, peu
après son ordination, il aurait été lui-même
captif en Tunisie pendant une année (14).
Plus tard, quand il entra chez Philippe Emmanuel de Gondi, il
devint notamment l'aumônier des galériens.
Des confréries, spécialement dans les villes du
midi de la France, s'efforçaient aussi de recueillir
des fonds pour le rachat des captifs car ces opérations
étaient très coûteuses.
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Croix des Trinitaires
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La
rédemption de 1785
En 1785, les religieux des ordres de la Sainte-Trinité
et de la Merci uvrant ensemble, rachètent à
prix d'or 313 esclaves détenus à Alger. Ils arrivent
à Marseille le 9 juillet 1785 à bord de la frégate
la Minerve. Le 16 août, après la quarantaine
réglementaire au lazaret phocéen, les rachetés
participent tous à une magnifique procession qui traverse
la ville.
Le père Calixte, un historien de l'ordre trinitaire, évoque
cette mémorable cérémonie (15).
Les corporations de la ville rangées derrière leurs
bannières respectives ouvrent le cortège puis
viennent les estafiers revêtus de leurs pittoresques costumes,
les consuls en chaperon rouge, les ordres religieux, les diacres
et le clergé, les humbles frères de la Rédemption,
revêtus de leurs grossiers habits de voyage, un bâton
d'une main et de l'autre une bourse qu'ils tendaient en implorant
la charité pour ceux qu'ils ont laissés en arrière...
Deux à deux, marchant d'un pas mal affermi, voici venir
les pauvres captifs, tenant un cierge allumé entre leurs
mains encore liées en souvenir de leur récente captivité.
Ils chantent d'une voix brisée par l'émotion les
belles paroles du psalmiste : Le Seigneur a fait cesser notre
captivité et nous sommes consolés ! Notre visage
a été illuminé par la joie et notre langue
a retrouvé des chants d'allégresse.
Puis enfin, derrière eux, comme un pasteur qui ramène
ses brebis au bercail, l'évêque, la mitre au front,
d'une main s'appuyant sur son bâton pastoral et de l'autre
bénissant la foule, tandis que, du haut des balcons, tombe
une pluie de fleurs.
Ces processions d'action de grâce sont ainsi de véritables
mises en scène. Des tableaux vivants évoquent les
souffrances subies en esclavage : les rachetés vêtus
d'une casaque rouge ou brune figurent enchaînés.
Ils montrent ostensiblement les mutilations et les traces des
coups reçus en Afrique. Litanies, lumières... ces
représentations dans un style tout baroque ont pour but
ultime d'édifier le peuple chrétien et de l'émouvoir
afin d'accroître sa générosité car
les rachats coûtent, nous l'avons dit, très chers.
C'est aussi un moyen de prouver que l'on a fait bon usage des
fonds recueillis précédemment par les confréries
et les ordres rédempteurs.
Le long chemin des rachetés
Après la procession de Marseille, les rachetés devront
encore, suivant l'usage, participer à plusieurs autres
cérémonies dans des villes provençales :
Aix, Lambesc, Saint-Rémy, Arles, Tarascon (16)
et d'autres cités du royaume, enfin ils arriveront à
Paris. Quant aux Mercédaires et à leurs protégés,
ils font un détour par Toulouse et Bordeaux...
Ces pérégrinations, avant leur libération
définitive, paraissent probablement bien longues et fatigantes
aux intéressés. Certains, trop impatients, s'éclipsent.
Ils risquent alors de perdre le bénéfice de leur
commission de rédemption valable six mois et le petit
pécule pour frais de route qui leur permettent enfin de
regagner sans encombre leur province d'origine.
Dernière opération de ce type pour la France avant
la Révolution, la rédemption de 1785 est
importante tant par le nombre des esclaves rachetés que
par le fait qu'elle a été menée à
bien grâce à l'action commune des deux principaux
ordres rédempteurs. Elle justifie la publication d'une
liste imprimée à Marseille qui détaille pour
chacun des rachetés, outre leur nom et prénom, le
diocèse et la paroisse de naissance, l'âge et la
durée de leur esclavage (17).
Tous sont des hommes. Beaucoup sont probablement des matelots
et des marchands qui ont été capturés en
mer. Ils sont originaires de toutes les provinces de France bien
qu'il y ait un nombre important de Provençaux, de Languedociens
et de Roussillonnais.
Le plus âgé d'entre eux se nomme Thomas Nivet. Il
est originaire de Perpignan. Il a 68 ans ce qui, à l'époque,
en fait quasiment un vieillard. Et il ne compte pas moins de 38
années d'esclavage, c'est-à-dire pratiquement une
vie entière !
Les Foréziens libérés
Parmi les libérés, onze sont originaires du diocèse
de Lyon. Leur âge moyen est de 36 ans. Ces hommes ont subi
une longue captivité, en moyenne huit ans et demi et ont
été capturés dans la pleine force de l'âge
car leur âge moyen au moment de la capture est de 26 ans.
Citons les deux cas extrêmes : celui d'Antoine
Fayet, originaire de Saint-Chamond, qui a 41 ans au moment
de sa libération et qui a subi 16 ans de captivité
et celui de Dominique Laplace, de
Lyon, qui a été capturé à seulement
13 ans et qui a, lui aussi, été prisonnier pendant
16 années. Ce dernier, de l'hôtel-Dieu de Lyon et
dont le nom laisse présumer qu'il s'agit d'un enfant trouvé,
devait probablement servir comme mousse sur quelque bateau naviguant
en Méditerranée.
- Pour deux rachetés on ne peut identifier avec précision
le lieu de naissance. Il s'agit de Claude
Maître de Savanes (?) et Jean
Gervais de Mantoy (?).
- Trois sont de la ville de Lyon : deux sont nés dans la
grande paroisse de Saint-Nizier et le troisième appartient
à l'hôtel-Dieu.
- Trois sont nés dans le Bugey : à Trévoux,
Genay et Lent.
- Trois sont foréziens, nés à Feurs, à
Saint-Chamond et à Saint-Romain-d'Urfé.
Benoît Relave, le Forézien.
Qui étaient ces Foréziens qui venaient d'être
libérés de l'esclavage en Algérie ? Nous
avons quelques indications pour au moins l'un d'entre eux, Benoît
Relave. Son père, Grégoire Relave, veuf,
maître maréchal-ferrant, de Saint-Galmier, avait
épousé le 14 juin 1747, demoiselle Anne Pauche,
fille de Jacques Pauche, étapier et aubergiste à
Feurs, et de Marie Dupont.
Les Pauche semblent bénéficier d'une certaine aisance
et d'un grand esprit d'entreprise. Comme étapier, Jacques
Pauche est chargé d'organiser le logement des troupes de
passage chez l'habitant car Feurs ne disposait pas de caserne.
Le 23 septembre 1754, les fossés de la ville de Feurs lui
sont adjugés moyennant le cens annuel de 185 livres (18).
Grégoire Relave s'installe à Feurs où il
exerce le métier de forgeron-maréchal-ferrant. C'est
un artisan très habile, si l'on en croit le
marquis de Poncins qui lui passe commande d'un outil expérimental,
une bêche de dix-huit pouces qu'il réussit, paraît-il,
à merveille (19).
De son union avec Anne Pauche naissent Antoine (le 30 novembre
1749) puis Benoît (en 1752) qui vivra l'aventure africaine.
D'autres enfants suivront : Georgette (née en 1753), Louise
(née en 1755), Anne (née en 1756), Denise (née
en1758).
Benoît, né le 15 juin 1752, est baptisé le
même jour en l'église de Feurs par le vicaire Couzon.
Son parrain est Benoît Relave, garçon boulanger.
Le père et la mère de Benoît signent l'acte
de baptême. Dans la nombreuse famille Relave et parmi leurs
alliés, les Pauche, Chatelard, Lacroix, Dupont, on trouve
d'autres maréchaux-ferrants, des boulangers, des menuisiers,
des marchands... Ils font tous partie du milieu des commerçants
et artisans foréziens, catégorie sociale relativement
instruite et qui se montre très entreprenante. Sébastien
Combe (20), père du
colonel Combe, le héros de la prise de Constantine
appartient lui aussi à la même catégorie sociale.
A l'époque de la Révolution ces artisans et boutiquiers
adopteront avec enthousiasme les idées les plus avancées.
Cadet d'une famille nombreuse, Benoît cherche fortune hors
de son Forez natal, sans doute comme commerçant. Une de
ses parentes du côté maternel, Georgette Dupont,
est marchande à Lyon. Malheureusement, on ne sait rien
des circonstances qui ont amené sa capture par les Barbaresques
mais il est probable qu'elle a eu lieu au cours de l'année
1780 en mer Méditerranée alors qu'il avait 28 ans
et qu'il voyageait pour ses affaires. Ses compétences -
il a appris le métier de maréchal-ferrant chez son
père - et son jeune âge en font un captif de valeur
mais nous n'avons aucune indication sur l'emploi qu'il a tenu
dans la régence d'Alger.
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Place de l'église à
Feurs
gravure du 19e siècle
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Après cinq années
d'esclavage, Benoît bénéficie donc de la grande
rédemption de 1785. Il revient à Feurs et épouse,
à 34 ans, le 21 février 1786, Marguerite Jasserand,
fille d'Antoine Jasserand, maître tailleur d'habits à
Feurs, et de Marguerite Pitre. Il est alors lui-même qualifié
de maréchal-ferrant . Son père étant décédé,
sans doute avait-il repris la forge familiale ?
Benoît et Marguerite ont très vite plusieurs enfants
: Madeleine née le 23 août 1788 et Marguerite, née
seulement sept mois et demi plus tard, le 1er avril 1789.
Benoît est revenu dans son milieu d'origine, une classe
sociale qui participe alors avec ardeur aux mouvements révolutionnaires
locaux. Les Pauche, Pitre, Chatelard, Relave figurent parmi les
petits notables foréziens, fervents partisans de la République
et même de la Terreur.
Un certain Relave le Rouge, maréchal-ferrant, est cité
par Auguste Broutin en compagnie de Berthuel, payeur du département,
Pitre, ancien commissaire des guerres à la suite de Javogue,
David, greffier au tribunal criminel appelé le Petit-Requin
et Pauche, ex-directeur des postes parmi les personnes faisant
l'objet d'un mandat d'arrêt au moment de la réaction
thermidorienne (21)...
Nous pensons qu'il pourrait bien s'agir de Benoît Relave
le racheté de 1785. Cependant l'état civil de Feurs
ne nous apprend rien de plus à son sujet. Quel fut le reste
de son existence ? Quelle trace avait-il gardé de son épreuve
africaine ? Qu'était-il allé faire dans cette galère
? Hélas, il est bien probable que nous ne le saurons jamais.
L'évocation de l'odyssée personnelle
de Benoît Relave nous rappelle cependant que des Foréziens
voyageaient parfois fort loin de leur province natale et que la
piraterie constituait un danger bien réel. Quant aux ordres
rédempteurs, aujourd'hui un peu oubliés (cependant
les Trinitaires ont encore des établissements en France),
ils ont eu très longtemps une action efficace, humanitaire
avant la lettre bien qu'essentiellement inspirée par la
religion.
Joseph Barou
(communication à la Diana : "Marseille
1785 : retour de Foréziens libérés
de l'esclavage dans les Etats barbaresques", Bulletin
de la Diana, 2002)
Annexe
Captifs du diocèse de Lyon libérés
en 1785
Baillou (Phillebert),
de la paroisse Saint-Nizier de Lyon, 34 ans, 7 ans d'esclavage.
Cornet (Jean), de Saint-Romain-Urfé
(Loire), 37 ans, 12 ans d'esclavage.
Darmet (Alexandre), de Genay, [canton
de Trévoux, Ain], 44 ans, 16 ans d'esclavage.
Dutemps (Pierre), paroisse de Saint-Nizier
de Lyon, 33 ans, 6 ans d'esclavage.
Fayet (Antoine), de Saint-Chamond
(Loire), 41ans, 16 ans d'esclavage.
Colombe (Jean François) de
Lent [canton de Bourg, Ain], 30 ans, 7 ans d'esclavage.
Gervais (Jean), de Mantoy (?), 40
ans, 6 mois d'esclavage.
Laplace (Dominique), de l'hôtel-Dieu
de Lyon, 29 ans, 16 ans d'esclavage.
Maître (Claude), de Savanes
(?), 40 ans, 12 ans d'esclavage.
Relave (Benoît), de Feurs,
33 ans, 5 ans d'esclavage.
Tachon (Marc), de Trévoux,
35 ans, 9 ans d'esclavage.
(1) (2) (3) Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique
du Nord, Payot, 1994, p. 659-661.
(4) (5) Chef : c'est le nom que l'on donnait aux capitaines des
pirates.
(6) Alger en comptait six, dont celui "du roi" qui pouvait
contenir 2 000 captifs... Les maîtres y envoyaient leur
personnel moyennant une redevance.
(7) Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord,
Payot, 1994, p. 659-661.
(8) Nommés aussi Mathurins à cause de l'église
Saint-Mathurin de Paris que l'ordre possédait.
(9) Il est fêté le 8 février.
(10) La fondation aurait eu lieu le 10 août 1218 dans la
cathédrale de Barcelone.
(11) Il est fêté le 28 janvier.
(12) Maurice Andrieu, Le couvent de la Merci de Maleville,
Mémoire de la Société des amis de Villefranche
et du Bas-Rouergue, 2000.
(13) La congrégation apporte une assistance spirituelle
aux esclaves chrétiens de "Barbarie", à
Tunis (1645) et à Alger (1646), les missionnaires ayant
réussi à s'y faire reconnaître comme consuls
de France.
(14) Cependant selon Grandchamp, Vincent de Paul aurait inventé
de toute pièce sa captivité à Tunis, par
un mensonge de jeunesse. Par la suite, il refusa obstinément
d'en parler...
(15) Cité par Emile Escallier, Le Libérateur
des esclaves, Culture provençale et méridionale,
Raphele-lès-Arles, 1960, p. 104-105.
(16) Madeleine Villard, Bulletin de l'Académie du Var,
1992.
(17) Cette liste a été imprimée à
Marseille en 1785, imprimerie de la Veuve Sibié. Un exemplaire,
formant placard, est affiché dans la chapelle de la maison
des Trinitaires de Faucon, près de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence).
(18) Auguste Broutin, Histoire de la ville de Feurs, 1867.
(19) Dans Le grand oeuvre de l'agriculture (Paris 1779),
p. 118, Hector de Montagne de Poncins explique qu'il a eu beaucoup
de mal à trouver un artisan capable de fabriquer une bêche
dont le fer aurait 18 pouces au lieu de 12 : Il fallut donc
changer quatre fois de maréchal, jusqu'à ce qu'enfin
le nommé Relave, dit Petit-Jullien, de la ville de Feurs,
ancien soldat d'infanterie, rencontra le point de perfection de
l'outil... L'instrument fabriqué par l'artisan forézien
réunit la force, la légèreté et la
solidité pour le coût de seulement 3 livres.
(20) Sébastien Combe, né le 2 septembre 1763 à
Feurs, fils de Michel Combe, marchand horloger. Cf. Le colonel
Sébastien Combe, père du héros de la prise
de Constantine, (Forez généalogie, 1992).
(21) Auguste Broutin, Histoire de la ville de Feurs, 1867.
Bibliographie (sur saint Jean de Matha et les Trinitaires)
: Emile Escallier, Le libérateur
des esclaves, Culture provençale et méridionale,
Raphele-les-Arles (Bouches-du-Rhône), 1960
Au terme de cet article, il m'est agréable
de remercier M. Georges Bensadou pour les pistes de recherches
qu'il m'a si aimablement communiquées ainsi que le Père
Bernard-Marie GEFFROY responsable du site internet des Trinitaires,
à Cerfroid.
Carte de l'Afrique du Nord en 1843
(Atlas A. Delamarche, Paris, 1850),
gestion
du site
Joseph Barou
questions,
remarques
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s'adresser :
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