Le drame de
Courrières
C'était
en Forez il y a cent ans :
Les
Montbrisonnais
au secours des mineurs de Courrières
Dans la nuit du 6 au 7 mars 1906, un incendie éclate
dans la veine Cécile des mines de Courrières
dans le Pas-de-Calais. Le 10 mars, à
6 h 30, 1 664 mineurs sont surpris dans
les fosses 2, 3 et 4 par une énorme déflagration.
De la mine de charbon
Les secours s'organisent aussitôt avec beaucoup
de peine. Le 12 mars, les sauveteurs reçoivent l'aide de mineurs
allemands volontaires, très bien équipés. Malgré
tous ces efforts, il y a 1 097 victimes.
Ce premier grand "coup de poussière" en France s'inscrit
dans la liste noire des plus importantes catastrophes minières
mondiales.
Tout le pays est sous le choc. Le 14 mars, Georges
Clemenceau, ministre de l'Intérieur se rend dans le Pas-de-Calais.
Mais la colère monte chez les mineurs. Ils se mettent spontanément
en grève dès le 15 mars. Il y a des désordres.
Le gouvernement envoie l'armée. Il invite aussi à la solidarité
nationale.
Au théâtre de Montbrison
A Montbrison, la nouvelle est connue au soir du 10
mars par une dépêche venue de Lens. L'Harmonie
montbrisonnaise, société musicale de la ville,
prend l'initiative. Et, sous le patronage de la municipalité,
un "concert de bienfaisance"
s'organise au profit des familles des victimes.
Le Journal de Montbrison annonce la séance
du 22 mars au théâtre municipal. Au programme : Massenet,
Gounod, Mozart, Rossini, Bizet, une comédie en un acte
de Courteline. Notons aussi l'ouverture
de Guillaume-Tell de Rossini donnée
par la musique du 16e d'infanterie dirigée
par Paul Legris. Le billet d'entrée
est de 5 F. Une tombola de 500 billets à 1 F est ouverte. Elle
donne droit à "trois objets d'art", d'une valeur de
200 F.
Malgré "un retour subit du froid et de
la neige", le concert obtient un bon succès : 779 F d'entrées
sans compter le résultat de la tombola
Les Montbrisonnais
- ceux qui le pouvaient - avaient répondu à l'appel.
Joseph Barou
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[La Liberté
du 3 mars 2006]
L'Harmonie
montbrisonnaise devant le kiosque (aujourd'hui démoli)
du jardin d'Allard
Les "échappés"
de Courrières
1 097 victimes mais aussi 14 mineurs
sauvés par miracle, les "échappés" comme
disaient les Ch'timis d'où a été créé
le mot "rescapé". 13 furent retrouvés le 30
mars, après 20 jours, le 14e le 4 avril, 24 jours après
la catastrophe ! Le plus jeune avait 15 ans.
La moitié d'entre eux reprirent le travail au fond. Le jeune
Albert Dubois (17 ans) quitta la mine et, tragique destin, fut tué
au début de la Grande Guerre.
Journal
de Montbrison
du 18 mars 1906
Les
illustrations
du supplément du
Petit
journal
Première page du supplément
du Petit Journal
"la catastrophe de Courrières"
La catastrophe
Les premiers secours
On honore les survivants
Les derniers rescapés
Les suites de
la catastrophe :
émeutes dans le nord du pays
(illustration du Petit Journal)
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