Lérigneux
Parcours
à travers l'histoire du village
(notes et documents en ligne)
Présentation
Les pages qui suivent
ne constituent pas vraiment une histoire de Lérigneux.
Il s'agit plutôt ici d'un parcours, au fil des siècles,
avec quelques étapes importantes : les origines, la démographie
du village au dix-huitième siècle, les remous de la
période révolutionnaire, la reconstruction de l'église
et le partage de la montagne de Dovézy au dix-neuvième
siècle, un peu de la vie municipale au début du vingtième
siècle, la "bataille de Lérigneux" du 7 août
1944...
A la suite de chaque chapitre nous avons annexé des documents
d'époque, parfois inédits, collectés depuis des
années dans des archives familiales ou dans celles de la Diana.
L'ensemble n'a d'autre ambition que d'être une petite contribution
à l'histoire de nos villages foréziens.
(J. B.)
2
La
population de Lérigneux au XVIIIe siècle
(La
société, la
démographie)
Documents :
Assemblée
paroissiale du 28 décembre 1702
Rôle de l'étape de l'année 1703
La rente du curé Martin (1726)
Les étangs de Lérigneux
en 1736
Déclaration au roi (1782)
Lérigneux d'après l'Almanach
de Lyon de 1785
3
La période révolutionnaire
Une
famille de Lérigneux victime de la Terreur (1794)
Documents :
La préparation des Etats
généraux (2 mars 1789)
Les ci-devant privilégiés
Les cloches de Lérigneux
(1794)
Le passeport de Jean Reynaud
(1794)
4
Le XIXe siècle à Lérigneux
Reconstruction de l'église de Lérigneux,
partage de la montagne de Dovézy, l'épidémie
de diphtérie de 1895
Documents :
Partage de la montagne : les
parties en présence (1902)
Observations météorologiques (1845)
5
Le XXe siècle à Lérigneux
Une année de vie
municipale à Lérigneux (1902)
Quand Lérigneux votait à
gauche (1902-1904)
La bataille de Lérigneux (7 août 1944)
Documents
:
Les écoliers
de Lérigneux en 1923
Lérigneux en 1933
Liste des curés de Lérigneux
Ceux de 1914-1918 (morts de
la Grande Guerre)
Publication
de Village de Forez,
(Centre Social de Montbrison) :
Joseph Barou, Parcours à travers l'histoire de Lérigneux (notes et documents)
disponible au Centre social de Montbrison , 13 place Pasteur, 42600 Montbrison
tél. 04 77 96 09 43
mèl : centresocial.montbrison@laposte.net

Les notables de Lérigneux (le
maire, le garde champêtre...)
et les conscrits réunis pour le conseil de révision du 28 mars 1930
Et aussi en ligne (format
pdf) :
Paysans
riches (1848) à Roche, Verrières,
Bard, Lérigneux, Essertines.
Claude
Janois, collecteur de la taille à Lérigneux (en 1703)
Lérigneux
et ses habitants vers 1850 vu par Théodore
Ogier.
Lérigneux
à la fin du 19e siècle, notice du Frère
Maxime.
Souvenirs de l'abbé
Meynard (Lérigneux et Roche en 1944)
et
de Jean-Paul Jasserand :
Il
y a cinquant ans, Lérigneux champ de bataille
(La Tribune-Le Progrès, 4 août 1994)
Page
spéciales :

Lérigneux,
vue générale côté ouest
(carte postale
ancienne colorisée)

Lérigneux
(carte postale ancienne colorisée)
Sources
· Archives de la Diana.
· Archives familiales : familles Néel, Barou.
· Collection du journal le Montbrisonnais.
Bibliographie
(Quelques ouvrages
évoquant l'histoire de Lérigneux) :
· Almanach de Lyon de 1785, bibliothèque
Diana.
· Annuaire des départements de la Loire et de la Haute-Loire,
Théolier, imprimeur-éditeur à Saint-Etienne.
· Barou Joseph, Claude Janois,
consul et collecteur des tailles en 1703, bulletin de la Diana,
tome XLVI, p. 143.
· Barou Joseph, Lérigneux
au XVIIIe siècle, aspects démographiques, bulletin
de la Diana, tome L, 1988, p. 257-275.
· Barou Joseph, Les enfants abandonnés
à Montbrison au temps de Louis XV, bulletin de la Diana,
tome XLVIII, 1984.
· Bernard Auguste, Histoire du
Forez, tome II, p. 274.
· Bernard Auguste, Pouillé
du diocèse de Lyon au XIIIe siècle, appendice aux
Cartulaires de Savigny et d'Ainay, tome II, p. 906.
· Breuil Jean-Louis (abbé), La peste et le culte de saint Roch, bulletin de la Diana, tome
X, p. 257.
· Broutin Auguste, Les châteaux
historiques du Forez, tomes 1 et 2, 1883-1884.
· Canard Jean (abbé) , Les
eaux minérales en Forez et en Roannais, imprimé par
l'auteur, 1983.
· Canard Jean (abbé), Les
pestes en Beaujolais, Forez, Jarez, Lyonnais du XIVe au XVIIIe siècle,
imprimé par l'auteur.
· Clavier Eric, Le souterrain
du Mas, commune de Lérigneux. Refuge initiatique ?, Groupe
de Recherches Archéologiques de la Loire, n° 6, 1995, p.
49-63.
· Durand (abbé), Une perquisition
en Forez pendant la Terreur, bulletin de la Diana, tome XXXVII,
p. 191.
· Fournial Etienne, Jean-Pierre Gutton, Etats généraux de 1789, cahiers de doléances
de la province de Forez, Centre d'études foréziennes,
1974, tome 1, p. 186.
· Gentgen (Colonel René), L'armée secrète de la Loire, Service Historique
de l'Armée de Terre, Vincennes, 1992, p. 47-58.
· Louis-Pierre Gras, La Revue
Forézienne, 1867, p. 229-233.
· Lugnier Antoine, Cinq siècles
de vie paysanne à Roche-en-Forez, St-Etienne, 1962
· Maxime (Frère), Monographie
des communes de l'arrondissement de Montbrison.
· Ogier Théodore, La France
par cantons et par communes, Loire, tome 1, Bajat fils, s.d. (vers
1850)
· Rochigneux Claudius, Les arbres
commémoratifs dénommés Sully dans la région
montbrisonnaise (arbre à Dovézy), bulletin Diana,
tome XVII, 1910-1911.
· Saint-Pulgent (A. de ), L'église
(ancienne et moderne) de Lérigneux, bulletin de la Diana,
tome IX, p. 169.
· Soleillant Jean-Paul, La famille
Chantemerle de Lérigneux, brochure, bibl. de la Diana, 1979.
· Soleillant Jean-Paul, Lérigneux,
état-civil 1696-1800, bibl. Diana.
· Tomas (M. et Mme François), Géographie sociale du Forez en 1788 d'après les tableaux
des "propriétaires et habitans", bulletin de la
Diana, tome XXXIX, p. 80 à 117.
· Vachet, Les paroisses du diocèse
de Lyon, 1899.

"Perrochia de Lerigniaco"
Paroisse de Lérigneux
terrier de 1390
(archives Diana 1 E 176)
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Documents
L'église

Croquis d'André Barban (1863)
(Archives
de la Diana)

Plan
de l'ancienne église
(Archives de la Diana)


Nouvelle
église
(Archives
de la Diana)
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Lérigneux,
l'un des clochers
de la paroisse nouvelle de Sainte-Thérèse des Montagnes du Soir
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Statues
Notre-Dame et Saint Jacques

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Vitraux
(Photos J. Barou)

1 - Notre-Dame-de-Lourdes 2 - Saint Jacques le Majeur
3 - Saint Jean-Baptiste 4 - Saint Joseph

5 - Saint Pierre 6 - Saint Claude

7 - Sainte Jeanne-d'Arc 8 -Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
Les vitraux installés en 1930 sont de Charles Borie (1877-1957) du Puy :
1 - Notre-Dame-de-Lourdes, don des familles Barou-Clairet et Faure-Meunier
2 - Saint Jacques le Majeur, patron de la paroisse, est fêté le 25 juillet.
3 - Saint Jean-Baptiste, don de Jean Clairet.
4 - Saint Joseph, don d'Antonin Pallay.
5 - Saint Pierre, don de la famille Rage-Ollagnier.
6 - Saint Claude, don de Claude Bayle.
7 - Sainte Jeanne-d'Arc, don de la famille Goutte-Pallay.
8 - Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (avec la signature du maître verrier)
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Fonds baptismaux

(Photo J. Barou)
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Anciens curés de Lérigneux

Jean-Louis Breuil
(1852-1937)
curé de Lérigneux de 1895 à 1904
curé de Moingt de 1904 à 1937, inhumé à Montarcher
(photo prise vers 1925)

Pierre-Marie Dimier
(1882-1958)
curé de Lérigneux de 1919 à 1928,
curé de Chambéon de 1928 à 1958

Abbé Meynard, en 1959
devant l'église de Lérigneux
(clichés transmis par M. et Mme Lenoir, que nous remercions)
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Les monuments aux morts

(Photo J. Barou)
Monument aux morts de la Grande Guerre installé dans l'église
(Photos J. Barou)
Monument aux morts des deux guerres mondiales
et en souvenir des résistants du réseau Buckmaster Ange
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Dans le bourg
Chez les Ecureuils
(Photos J. Barou) |
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Mairie de Lérigneux

Croix près de l'église
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(Photo J. Barou)
Dovézy (au premier plan), Jean Faure (au second plan, à gauche)

(Photo J. Barou)
Croix à Jean Faure

(Photos J. Barou)
(
(Photo J. Barou)
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(Photo J. Barou)
Un
épisode de la vie de la montagne :
Perdus
dans la neige
par
Christian Roux
d'après le témoignage de Marius Faure
A
l'heure où nous parlons de plus en plus du réchauffement
climatique, Monsieur Marius Faure nous apporte un témoignage
anecdotique sur un événement survenu en l'an 1939 sur
les monts du haut Forez.
Il y a 70 ans, le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre entraient
en guerre avec l'Allemagne. Dramatiques conséquences pour notre
région qui vit ses hommes partir au combat et désertifier
nos campagnes. Les travaux agricoles restèrent à la charge
des Anciens non mobilisables, ainsi que des femmes et bien souvent des
enfants.
La fin octobre arrivant, le travail ne manquait pas, les vendanges à
l'heure tardive n'étaient pas encore finies et la récolte
de pommes de terre pas encore terminée. La Toussaint s'approchant,
de nombreux paysans regardaient alors les montagnes du côté
du couchant en pensant à leurs bêtes restées en
pâture sur les Hautes Chaumes. Il fallait préparer la descente
des troupeaux. Monsieur Antonin Pallay, Maire de l'époque et
propriétaire d'une ferme à Dovézy avait jusqu'alors
attelé son cheval pour se rendre à sa jasserie située
au lieu-dit Champclose, en face du Coq Noir sur la commune de Saint-Anthème.
Propriétaire d'un troupeau d'une trentaine de vaches, de race
ferrandaise, qu'il laissait pâturer durant la belle saison sur
ses prairies autour de sa jasserie, confiée aux bons soins d'un
couple de vachers, originaires de Valcivières : Francisque Brunel,
sa femme ainsi que leurs trois enfants. Leur travail consistait à
la garde du bétail et à la confection des fourmes. Le
fromage était récupéré chaque vendredi par
Antonin Pallay pour être descendu en cave au village de Dovézy
aux fins d'affinage. Cette liaison assurait aussi le ravitaillement
nécessaire en produits usuels pour les vachers.
Le temps jouant de ses caprices la semaine précédent la
Toussaint, l'hiver s'invita bien avant l'heure. Un blanc manteau de
neige recouvrit toute la région, une neige épaisse tombée
en abondance jusqu'en plaine du Forez.
Le rendez-vous était pris. Malgré la météo,
le 28 octobre 1939, à la pointe du jour, Antonin Pallay mit le
joug à ses deux bufs, attela son tombereau et partit récupérer
son troupeau. La solidarité, de mise en campagne, André
Rage et Jean-Mathieu Pallay furent du voyage. Trois hommes n'étant
pas de trop pour redescendre les bêtes jusqu'au hameau de Dovézy.
Compagnon fidèle d'Antonin Pallay, "Pompon" le chien
fut aussi de la partie et c'est dans le froid, la neige et le vent que
l'équipée arriva à la jasserie de Champclose.
La traite des vaches étant faite, le "barda" chargé
dans le tombereau où une place fut également faite pour
un jeune veau et malgré les conditions météo déplorables,
le cortège s'ébranla pour entamer la descente. Les vaches
suivirent sans rechigner dès que les roues du tombereau se mirent
à tourner.
Une tempête de neige lissa le paysage, le vent terrible et tourbillonnant
combla les chemins et tous les repères habituels et coutumiers
de l'il humain s'effacèrent. Malgré la bonne connaissance
de leur montagne, les malheureux compagnons s'égarèrent
et s'éloignèrent de leur chemin. La nuit surgissant, le
vent, le brouillard et le froid s'allièrent pour stopper la petite
troupe au milieu de nulle part.
Hommes et bêtes, fatigués, endoloris par le froid, prirent
leurs quartiers autour du tombereau. A Dovézy, l'inquiétude
des habitants grandissait au fur et à mesure que la lumière
du jour déclinait. Jean-Marie Faure, le père de Marius,
décida de partir à la rencontre du trio mais le mauvais
temps sévissant, il dut rebrousser chemin au niveau des "Grands-Champs".
Au matin du dimanche 29 octobre, le vent s'était tu mais point
d'Antonin Pallay, ni d'André Rage et de Jean-Mathieu Pallay.
Les habitants de Dovézy décidèrent d'aller trouver
de l'aide au Bourg de Lérigneux. Une annonce fut faite durant
la messe pour organiser les recherches mais le manque d'hommes, partis
à la guerre, se fit cruellement sentir. Une petite équipe
fut malgré tout constituée et partit aussitôt. Affrontant
les hautes congères, arrivée au lieu-dit "la Broussillée"
à proximité de Chambey, deux silhouettes sorties de nulle
part apparurent : André Rage et Jean-Mathieu Pallay exténués,
étaient partis en éclaireurs pour quérir de l'aide.
Les deux hommes frigorifiés rejoignirent le village de Dovézy
tandis que l'équipe de recherche repartit secourir Antonin Pallay
resté seul pour garder le troupeau en compagnie de Pompon "chien
fidèle". Le groupe de recherche retrouva enfin Antonin Pallay
au niveau des Combes à proximité de la petite pierre Bazanne,
celui-ci souffrant d'hypothermie, fut hissé dans le tombereau
et l'équipée repartit rejoindre les feux chaleureux animant
l'âtre des maisons de Dovézy.
Antonin Pallay put enfin, après une mauvaise nuit "à
la belle étoile", soigner ses pieds gelés et se réchauffer
sous l'édredon, dans la chaleur de son foyer retrouvé.
Le lendemain matin, son premier travail fut de recompter son cheptel,
une vache manquait à l'appel. Deux volontaires : Claude Henri
Bayle et Henri Jarrafoux décidèrent de repartir sur la
montagne pour récupérer la bête perdue. Ces derniers,
prévoyants, s'équipèrent de skis.
Le retour à la vie normale fut bien éprouvant pour Antonin
Pallay, le froid et la nuit du 28 octobre lui laissèrent de profondes
engelures, le faisant souffrir pour marcher et l'handicapant dans son
travail quotidien. Il dut faire appel à Francisque Brunel, son
vacher de la Jasserie.
Le froid meurtrit et abîme les corps mais aussi les esprits car
pendant longtemps, les trois rescapés de la montagne racontèrent,
parfois avec des larmes, leur peur issue de cette triste aventure au
cours de laquelle les caprices de la nature faillirent prendre le dessus
et leur ôter la vie.
[extrait
du Bulletin municipal de Lérigneux,
avec l'aimable autorisation de l'auteur]

(Photo J. Barou)
La grande pierre Bazanne en été
textes
et documentation
Joseph Barou
questions,
remarques ou suggestions
s'adresser :
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mise
à jour : 18 octobre 2016 |
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