La déclaration du 9 mai 1744 est faite dans l'étude du notaire Morel par Marie Chirat âgée de 24 ans et native de St-Barthélemy-Lestra. Son père Claude Chirat, laboureur, est décédé et elle ne se souvient plus du nom de sa mère, elle aussi décédée.
Elle a été domestique durant toute l'année 1743 chez le nommé Jany, granger de M. Dupuy à Bullieu (le Domaine-bas), paroisse de Savigneux.
Son séducteur est Pierre Courranin, de la paroisse de Champdieu, domestique au domaine voisin, (le Domaine-haut) de Bullieu.
Tout se passe après la veillée :
"Ce dernier l'obligeat à venir passer l'après soupé et qu'on appelle la veillée tous les jours depuis la fête de le Croix de septembre (14 septembre) dans ledit Domaine haut où ledit Courranin se trouvoit, ce qu'elle fit à la sollicitation dudit Courranin et pendant le cours du temps des semailles il l'obligeoit presque tous les soirs de se dérober de la compagnie, la suivoit et enfin un soir dans ledit temps des semailles il la conduisit derrière la grange dudit domaine haut où il y avoit de la paille la coucha dessus et la connut charnellement, ce qu'il a continué de faire presque tous les soirs jusques aux fêtes de Noël dernières qu'ils ont quitté chacun leur maître et se sont retirés ... "
Le séducteur prend le large :
" ... S'étant aperçüe d'être devenüe enceinte des frequentations qu'elle avoit eu avec led. Courranin elle l'en avertit ce qui l'a obligé de s'engager dans le régiment de Perche."
Marie Chirat qui habitait depuis Noël 1743 au domaine de Chartres dans la paroisse de St-Etienne-le-Mollard en est chassée et "n'a eu d'autre ressource dans l'état ou elle est [que] de se retirer depuis quinze jours auprès de sa sœur domestique au domaine de M. Caze au lieu de Surieu, paroisse de Mizerieu" |