(dessin du docteur Noëlas, archives Diana)

Les déclarations de grossesse en Forez
sous l'Ancien Régime

 

 

 

 

Claudine Gorand

Acte du 26 juillet 1755

Notaires : Morel, Pascal

Archives de la Diana

(Antenne des archives départementales)

 

 

Claudine, servante à l'auberge du "Cheval blanc" de Marseille





Résumé

CLAUDINE, SERVANTE A L'AUBERGE DU CHEVAL BLANC DE MARSEILLE

       La déclaration de Claudine Gorand, reçue par les notaires Morel et Pascal est datée du 26 juillet 1755. Elle est adressée à Jean Punctis (1), chanoine de Notre‑Dame et recteur de l'hôpital Sainte‑Anne. Claudine Gorand, qui est domestique, est âgée de 26  ans. Elle est née à Montbrison.

       Elle est restée servante chez  Minerve, "aubergiste à l'enseigne du cheval blanc, rue des Carmes", à Marseille pendant six mois et demi, d'octobre 1754 à Pâques 1755.

       C'est là qu'elle a connu, en janvier ou février 1754, son séducteur : "... dans laquelle auberge le nommé Berlier garçon coutelier natif de St‑Etienne‑de‑Furant venoit souvent boire et ayant fait connoissance avec lad. Gorand étant de la même province il la connut charnellement en sorte qu'elle est actuellement enceinte des seuls faits dudit Berlier depuis le Carnaval dernier  c'est‑à‑dire de sept mois..."

       Au moment de la déclaration, elle se trouve au service du Sieur Degeorge à Montbrison. Elle n'a aucune ressource et ne sait pas signer.

       Le 26 septembre 1755, Claudine Gorand (Gaurand pour les archives de Sainte‑Anne) accouche d'une fille, Marguerite. Elle est baptisée le même jour à Saint‑Pierre et remise au bureau de l'hôpital le lendemain. Marguerite est placée en nourrice chez Claudine Thomas, femme de Jean Rival de Rochignieux, paroisse de St‑Jean‑Soleymieux, puis chez Catherine Planet, femme de Jacques Chappuis de Chenereilles. En 1763, à huit ans, elle entre à la Charité.

       Le 4 mai 1757, Claudine accouche chez le garde d'un autre enfant naturel, Jacques. Le petit Jacques est baptisé à Saint‑Pierre le jour de sa naissance par le chanoine Punctis et remis à l'hôtel‑Dieu. Il est placé en nourrice dans la paroisse de Saint‑Jean‑Soleymieux d'abord chez Marie Faverjon, femme de Barthelemy Devin au village de la Rivière puis chez Marcelline Montet, femme de Jean Peyrat, aux Barges. Cette dernière nourrice déclare s'en charger quand il at­teint l'âge de huit ans (3).

1. Jean Punctis entre au chapitre de Notre‑Dame comme chanoine‑diacre en 1751.
2. Archives hospitalières de Montbrison.
3. Ibid.