BENOITE PHALIPON, QUI "N'A PAS VOULU SE HAZARDER EXPOSER SON ENFANT"
Le 11 août 1746, Benoîte Phalipon, 30 ans, native de la paroisse de la paroisse de Marols, s'adresse à l'assemblée des recteurs réunis en bureau à l'hôpital (1). Elle indique qu'elle s'est louée chez Jean Forest laboureur demeurant au lieu de Montagnieu, paroisse de St‑Jean‑Soleymieux pendant l'année 1743, maison où se trouvait aussi un "garçon" [célibataire] domestique : Symon Beauvironnois.
"Beauvironnois la poursuivit très vivement pour se livrer a luy sur la promesse qu'il affirmoit de l'épouzer, enfin le jour de Notre Dame de Septembre [8 septembre] de ladite année mil sept cens quarante trois ledit Bauvironnois étant seul avec ladite Philipon dans la grange dudit Forest audit lieu de Montagnieu, il la connut charnellement dans cet endroit sous la même protestation de l'espouzer, quelques jours après pareil fait arrivat sous les mêmes promesses et dans le même lieu ce qui a été reiteré jusques après de huit jours avant la feste de St‑Michel‑archange [29 septembre] de ladite année mil sept cens quarante trois, de laquelle fréquentation ladite Phalipon étant devenüe enceinte..."
Elle quitte la maison de Forest à Noël 1743 et accouche le jour de la fête de la Sainte‑Trinité 1744 d'une fille nommée Catherine qui est baptisée le jour de sa naissance dans l'église de St‑Georges‑Haute‑Ville.
"Comme ledit Beauvironnois avoit protesté épouzer ladite Phalipon n'avoit pas daigné de donner aucune déclaration jusques à present et avoit nourry ledit enfant nommé Caterine duquel elle a eu soin toujours dans l'espérance que ledit Beauvironnois viendroit l'épouzer, mais à présent qu'il n'en est plus question et qu'elle est dans la dernière nécessité par conséquent hors d'état de nourrir ledit enfant, elle n'a pas voulu se hazarder a l'exposer c'est pourquoi elle supplie les sieurs recteurs de se charger de cet enfant..." Benoîte ne sait pas signer.
(1) Archives Diana, fonds des notaires, Morel, 1746.