Barthélemye,
chambrière au moulin du Crozet à Sauvain
document :


Résumé :
L'acte est daté du 23 novembre
1742 (1). Il est passé dans la "maison de la nommée
Jeanne Massonne, derrière St-André". La déclarante,
Barthélemye Gorand, dont l'âge n'est pas indiqué,
est la fille de feu Jean-Baptiste Gorand du bourg de Roche, laboureur,
et de Barthelemye Arbre de "Coreaux, paroisse de St?Bonnet-le-Coreaux".
Elle s'adresse à deux des recteurs de l'hôtel-Dieu
Ste-Anne : Benoît Fougerouse, procureur et Gaspard Laguiraud,
marchand épicier.
Barthelémye Gorand a été
domestique "en qualité de chambrière"
durant quatre années chez Jean Chazelles, meunier, du lieu
du Crozet, paroisse de Sauvain. Jean Viot, laboureur du village
de Bonenchy, même paroisse, était aussi employé
chez Chazelles comme vacher.
"Dans le mois de février
dernier, elle, Gorand fut commandée par son maître
d'aller dans le bois du Rossain (2) où il avoit un domaine,
elle y rencontra ledit Jean Viot qui profittant du tête
à tête la connut charnellement une fois dans ledit
bois, dans le mois d'aoust suivant s'estant aperçüe
qu'elle étoit enceinte des faits dudit Jean Viot elle lui
en parla, il luy dit peu de jours après de se retirer en
cette ville [Montbrison] dans une maison qu'il luy avoit retenue
pour y faire ses couches ce qu'elle executta et sortit du domicille
dudit Chazelles sans luy dire où elle alloit..."
"Le jour de Notre-Dame de septembre
[8 septembre] aussy dernier ledit Jean Viot se retira de même
du domicille dudit Chazelles vint demeurer deux jours avec ladite
Gorand en cette ville et se retira pour aller travailler en différents
endroits aux vendanges suivantes il vint la prendre [...] et ils
furent tous deux faire vendanges dans le Lyonnois, revinrent ensuitte
en cette ville où elle se trouve sans secours, ce qui l'oblige
de déclarer aux sieurs Recteurs le contenu cy dessus..."
"Jean Viot icy présent
[...] convient de la vérité de tout [...] mais qu'il
ne se trouve pas en état quant à présent
de fournir aux frais des couches et aliments de ladite Gorand..."
Barthélemye prie les recteurs "d'avoir soin d'elle,
de son fruit et de ses dommages et interests". Jean Viot
signe - maladroitement - l'acte, non Barthélemye Gorand.
L'enfant de Barthélemye Gorand
est sans doute la petite Dauphine admise à l'hôtel-Dieu
au début de l'année 1743 avec la mention "fille
d'une fille de Sauvain". Dauphine a successivement cinq familles
nourricières à Chazelles-sur-Lavieu, St-Jean-Soleymieux,
Marols et St-Georges-Haute-Ville avant d'être admise, en
1750, à la Charité (3).