(Saint-Jean-Soleymieux,
1880 - Le Crozet, 1960)
Un
itinéraire intellectuel et politique
Les Foréziens
conservent le souvenir de Mario Meunier par le nom donné
en 1963 au collège de Montbrison. Mario Meunier était
décédé trois ans auparavant au Crozet, près
de la Pacaudière, mais il était né à
Saint-Jean-Soleymieux. Montbrison plaçait donc son collège
sous le patronage et le vocable de l'un des plus grands hellénistes
français. L'année suivante, à Saint-Jean-Soleymieux,
le 2 août 1964, une cérémonie se déroula
devant sa maison natale, située dans le bourg, en face
de l'église. Une plaque commémorative fut apposée
sur la façade.
Mario Meunier était un grand helléniste, traducteur
de Platon, Sophocle, Euripide et d'autres grands de la littérature
grecque, traducteur aussi - on le dit moins - des auteurs latins.
Les ouvrages et les articles de Mario Meunier nous permettent
de parcourir avec lui son itinéraire intellectuel et politique
qui est l'objet de cet article.
Saint-Jean-Soleymieux
(cliché C. Latta)
|
Les
origines familiales
Marius Laurent, dit Mario Meunier, est né 12 décembre
1880, fils de Mathieu Benoît Meunier et d'Antoinette
Méjasson. Il était l'aîné de
huit enfants.
La famille Meunier habitait Saint-Jean-Soleymieux depuis
au moins le XVIIe siècle. Les Mosnier - c'est l'orthographe
du nom de la famille jusqu'au début du XIXe siècle
- sont cultivateurs à Saint-Jean-Soleymieux. Puis,
sans doute au hasard d'un acte d'état civil et par
le caprice d'un secrétaire de mairie, les Mosnier
deviennent Meunier, avec le grand-père de notre hélleniste.
Les alliances matrimoniales se font, au cours des siècles
avec des Mondon, Gentialon, Gagnaire, Méjasson, Chauve,
Machon et Rivel, tous originaires soit de Saint-Jean-Soleymieux,
soit des villages voisins, Apinac, Boisset-Saint-Priest,
Estivareilles, La Montagne-en-Lavieu, Margerie-Chantagret,
Marols, Soleymieux (Cf. arbre généalogique)
.
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Le grand-père, Laurent Meunier, est boulanger et garde-champêtre.
Le père, Mathieu, dit Hippolyte Meunier, est, lui aussi,
boulanger. Il est " mort de chagrin " pendant la
première guerre mondiale, " de savoir son fils
prisonnier en Russie " . La mère n'avait qu'un
seul livre, c'était l'Histoire de la Bible .
Les
années de formation
Le petit Mario Meunier fréquente jusqu'à 12
ans l'école de Saint-Jean-Soleymieux, alors tenue
par les frères maristes. Il obtient son certificat
d'études qui demeura son seul titre universitaire.
Il est enfant de chur dans l'église de Saint-Jean-Soleymieux
(XVe siècle), célèbre par sa crypte
- et c'est son curé, l'abbé Grimaud, qui lui
apprend le latin. Ses maîtres ayant remarqué
son intelligence envoient Mario Meunier à la maison-mère
des maristes, à la Valla, près de Saint-Chamond
. De là, Mario Meunier fut envoyé au collège
libre d'Aiguebelle , en Savoie, enfin chez les bénédictins
de Marseille où il fut vraisemblablement novice ,
mais sans entrer ensuite dans les ordres. Chez les bénédictins,
Mario Meunier aborde l'étude du grec. Son professeur
l'apprend au jeune garçon comme une langue vivante,
comme une langue qu'il faut lire directement. Mario Meunier
écrit :
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Maison natale de Mario Meunier
(cliché C. Latta)
|
"
Mon professeur de grec était un bénédictin
qui connaissait à fond la langue d'Homère. Non
seulement il en possédait tous les secrets, mais surtout
il excellait à communiquer l'enthousiasme qui l'animait
[
] Je n'ai pas connu l'ennui de feuilleter désespérément
un dictionnaire. Nous lisions ensemble les auteurs grecs et,
quand un mot m'arrêtait, cet admirable maître
s'essayait d'abord à m'en faire deviner le sens, puis
me le découvrait lui-même si ma jeune science
restait à court. A chaque beau passage, à chaque
image émouvante, il m'arrêtait, commentait, citait
les auteurs français, jusqu'aux plus modernes, qui
s'en étaient inspirés
"
.
En décembre 1900, Mario Meunier entra à l'abbaye
Saint-Anselme à Rome qui avait un Athénée
pour les enseignements de la philosophie et de la théologie
: ce qui semble bien confirmer que Mario Meunier ait eu d'abord
une vocation religieuse. Mais, en mars 1901, il partit au
service militaire qui le conduisit à Langres, au 21e
régiment d'infanterie de ligne . Est-ce à son
retour qu'il abandonna sa formation religieuse ? Cependant,
il n'avait pas perdu la foi et resta, toute sa vie, un catholique
fervent.
|
Débuts
littéraires
Après sa sortie de l'abbaye bénédictine,
le jeune Mario Meunier participa à la fondation,
avec de jeunes Marseillais, de la revue Le
Feu qui rassemblait un groupe d'écrivains
pleins de talent et d'avenir : le poète Émile
Sicard, le graveur Valère Bernard, Edmond Jaloux,
Francis de Miomandre. Les revues jouaient alors un rôle
très important dans la vie intellectuelle française.
Mario Meunier publia plusieurs textes dans Le
Feu : des poèmes, dont "Au
Dieu du désert" ; un essai "Elisée
Reclus et l'idéal anarchique" ; des
études historiques : "Saint-Victor
de Marseille", "La
métropole Saint-Sauveur à Aix"
; "Madame de Sévigné
à Marseille". C'est également
pendant son séjour à Marseille qu'il, sous
l'égide de cette revue, sa première traduction,
Antigone, de Sophocle,
parue en 1907.
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En
août 1910, Mario Meunier monta à Paris pour devenir
le secrétaire de Rodin. Celui-ci, dont le caractère
"tournait au despotisme
" (Judith Cladel) venait de se brouiller avec son secrétaire
précédent, le poète Rainer Maria Rilke.
Mario Meunier avait été recommandé au sculpteur
par Valentine de Saint-Point , écrivaine et artiste.
Francis Carco qu'il avait connu à Marseille - il était
chargé de récolter de la publicité pour
la revue Le Feu - fit à
Mario Meunier les honneurs nocturnes de la capitale et le mena
à Montmartre. S'il ne devint pas pour autant l'un des
membres de la "bohême" parisienne, il resta
toujours fidèle à l'amitié de Carco.
Mario
Meunier, secrétaire de Rodin s'appliquait à
répondre au volumineux courrier du sculpteur et l'aida
dans la correction des épreuves de son ouvrage sur
les cathédrales. Il admirait le sculpteur :
"Rodin était une puissance
spontanée, une force instinctive qui devinait tout
et qui possédait un goût et un don d'admiration
inépuisable. [
]
Personne ne m'a donné à ce point la sensation
du génie ". Il essayait aussi de résister
au sculpteur, assez tyrannique, afin de garder pour lui un
peu de temps pour pouvoir écrire
Il lui servit
aussi, à l'occasion, de modèle, en particulier
pour le buste de Mozart. Rodin n'hésitait pas, en effet,
à faire poser des "sosies" - ou soi-disant
tels - lorsqu'il estimait qu'ils ressemblaient aux personnages
qu'il devait représenter !
Mario Meunier fut ensuite (1912-1913) le secrétaire
de la danseuse américaine Isadora Duncan, jeune femme
libre et fantasque, qui habitait dans le même hôtel
particulier que Rodin et qui révolutionna la pratique
de la danse par un retour au modèle des figures antiques
grecques. Par sa liberté d'expression, elle apporta
les premières bases de la danse moderne et voulait
redonner toute sa place à la beauté et à
l'harmonie du corps. A la veille de la guerre, Mario Meunier
publia chez Figuière, deux traductions qui confirmaient
sa réputation naissante : les
Poésies de Sappho (1911) et Le
Banquet de Platon (1914).
Prisonnier
dans un camp de représailles
Quelques jours après la parution de son
Banquet de Platon, ce fut la déclaration
de guerre. Mobilisé comme sergent au 16e d'infanterie
caserné à Montbrison, Mario Meunier était
de ces jeunes soldats partis de la caserne de Vaux vers la
gare de Montbrison sous les vivats de la foule massée
sur l'avenue Alsace-Lorraine. Le régiment fut envoyé
d'abord en Alsace puis dans les Vosges. Après la retraite,
il se retrouva en Picardie, près de Noyon, au Nord
de Paris. Mario Meunier fut fait prisonnier en septembre 1914
à Dreslincourt avec les restes de sa compagnie presque
anéantie par les combats : le 16e RI avait tenu tête
à deux divisions allemandes ! Dreslincourt, où
l'avance allemande avait été stoppée,
fut le lieu de violents combats pendant une grande partie
de la guerre.
Mario Meunier a laissé un récit de sa captivité
qui est un document d'autant plus intéressant que le
souvenir des prisonniers de guerre de 1914-1918 a été
éclipsé par ceux de 1940-1945. Mario Meunier
fut d'abord envoyé à Quedlinburg, en Saxe-Anhalt
, où les prisonniers étaient entassés
dans des baraques ouvertes à tous les vents et nourris
de pain et de "décoction de glands" . Il
éprouva, avec ses camarades, " le sentiment de
ne plus s'appartenir, d'être parqué comme un
bétail haï dans un enclos trop étroit "
. Puis, en juillet 1915, il fut transféré dans
le camp de Merseburg , dans la même région de
Saxe-Anhalt. Il fut désigné en tête de
la liste de quarante otages qui répondaient sur leur
vie de la docilité de leurs camarades. A Quedlinburg,
Mario Meunier avait, comme sous-officier, refusé de
travailler. A Merseburg, il refusa de contribuer à
la désignation de certains de ses camarades qui auraient
été considérés comme " bien
notés " et qui auraient bénéficié
d'une amélioration de leur condition. Catalogué
comme "forte tête", il fut alors envoyé
dans le camp de représailles FR. K. III où un
long voyage de plusieurs jours dans des wagons à bestiaux
le conduisit jusqu'en Lituanie. Le camp de Bialowies était
situé en pleine forêt dans la zone annexée
par les Allemands après la paix de Brest-Litovsk. Les
prisonniers étaient là, leur dit-on, "pour
souffrir", en représailles du traitement infligé
à des prisonniers allemands envoyés au Maroc
qui étaient, soi disant, maltraités et "gardés
par des soldats noirs". Quant aux prisonniers français,
ils n'étaient - leur dit l'officier allemand - que
des " apaches " et des " forbans " (ils
avaient été mêlés à des
prisonniers de droit commun de la centrale de Loos).
Pendant huit mois, Mario Meunier subit un véritable
régime concentrationnaire : les prisonniers charriaient
des pierres pendant onze heures par jour. Ils dormaient dans
de simples tentes et souffrirent du terrible hiver russe.
Le quotidien était fait d'appels incessants, de brimades
et d'interdictions, de fouilles fréquentes. La faim
surtout tenaillait les prisonniers. Les colis arrivaient éventrés,
le courrier ne leur parvenait que trois mois après
son envoi. Deux prisonniers furent exécutés
sommairement ; les morts d'épuisement ou de maladie
étaient fréquentes. Mario Meunier a bien analysé
l'état d'esprit des prisonniers :
"De
plus en plus nos pensées devenaient courtes
[
] Rien ne fixant nos idées, on ne
songeait à rien. Nous ne nous demandions même
plus quand prendrait fin notre supplice "
.
Mario
Meunier se lia, dans ce camp, d'une amitié indestructible
avec l'imprimeur Marcel Seheur et l'illustrateur Lucien Boucher
: dans les années d'après-guerre, le premier
imprima certains de ses livres et le second les illustra.
Finalement,
en juin 1918, les Français survivants furent ramenés
en Allemagne même et purent être transférés
en Suisse pour raisons sanitaires. La guerre se termina peu
après. De son passage à Bielowies, Mario Meunier
rapporta un témoignage émouvant, Un camp de
représailles FR K III, écrit à Nice où
il reprenait des forces, et publié par Berger-Levrault,
en 1919.
Traduire
les uvres grecques
Après
guerre, Mario Meunier vit de sa plume, à la fois journaliste
- critique littéraire - et écrivain, donnant
chaque année, outre un ou deux ouvrages, de nombreux
articles aux revues et journaux. En avril 1919 - il a 39 ans
- il épouse Jeanne Dalliès, une jeune harpiste
qui travailla pour la musique de scène de Charles Dullin,
Jacques Copeau et Louis Jouvet. Il en eut trois enfants, Claude,
Eliane et Benoîte.
Dès lors, les uvres vont se succéder.
Traducteur de Platon, de Sophocle,
de Sappho, de Nonnos,
d'Euripide, de Pythagore,
d'Hiéroclès, de
Proclus, Mario Meunier donne
aux textes anciens une nouvelle jeunesse. En 1924, l'Académie
couronne sa traduction d'Isis et
d'Osiris de Plutarque
; en 1925, celle des Vers d'Or de Pythagore.
Ces traductions sont respectueuses des textes mais elles refusent
un mot à mot sclérosant. Elles ont pour but
de faire lire les uvres. Il y avait certainement pour
Mario Meunier quelque témérité à
s'aventurer sur le terrain occupé par les érudits
et les universitaires. Il faisait précéder ses
traductions d'une introduction, qualifiée de "prolégomènes".
L'entreprise de Mario Meunier fut une réussite grâce
à l'appui des lecteurs qui achetaient ses livres. Il
fut publié par de grands éditeurs (Albin Michel,
Grasset, Plon) et le nombre des rééditions montre
leur succès ; parfois le texte était publié
par un " petit " éditeur qui faisait appel,
pour l'illustration, à l'un de ces artistes dont Mario
Meunier était l'ami : Edouard
Edy-Legrand, Lucien Boucher,
Antoine de Roux et Berthold
Mahn. Leurs uvres donnent de l'éclat à
ses livres et le font participer, après la première
guerre mondiale, à la renaissance du livre illustré
et des éditions bibliophiles.
Mario Meunier entreprend aussi sa grande Légende
dorée des Dieux et des Héros, en
deux tomes, puis Les Légendes
épiques de la Grèce et de Rome, les
Récits sacrés de l'Ancien
et du Nouveau Testament, sorte d'anthologie des
Livres Saints, enfin
La Légende de Socrate. Il collabore en même
temps aux Nouvelles Littéraires,
au Mercure de France,
au Journal des Débats,
au Figaro. Dans le Forez,
il était un des fidèles chroniqueurs des Amitiés
Foréziennes et vellaves de Jean Tenant,
revue littéraire stéphanoise très active,
d'orientation très traditionaliste, politiquement proche
de l'Action Française. Ses voyages en Grèce
sont nombreux et, là aussi, il se fait de solides amitiés.
Il prône l'étude des Lettres grecques, "gardiennes
de la civilisation" ; il défend l'enseignement
du latin et du grec qui ont "de
par leur propre étude, une valeur éducative
incomparable. Les habitudes de réflexion, de méthode
et d'analyse auxquelles l'esprit doit se plier s'il veut saisir
tout le mécanisme de ces langues, en font une des disciplines
les plus robustes et les plus stimulantes de l'esprit".
Mario
Meunier fut aussi un bon connaisseur et traducteur de la littérature
latine, traduisit Salluste et
surtout Virgile. Sa curiosité
intellectuelle était grande puisqu'il publia aussi,
dès 1921, des fabliaux du Moyen Age.
Une
uvre de vulgarisation
La volonté de rendre accessibles les grands textes
de l'Antiquité est, chez Mario Meunier, un souci constant
: non seulement par une traduction à la fois fidèle
et élégante des textes, mais par une présentation
qui les éclaire, en allant à l'essentiel. Mais
il a aussi un souci de vulgarisation : dans la Légende
dorée des Dieux et des héros - son
livre sans doute le plus connu - il écrit certes une
nouvelle "Mythologie",
avec deux grandes parties : la vie des Dieux et des héros
; la guerre de Troie et les aventures d'Ulysse ; la vie et
les aventures d'Enée et la fondation de Rome. Elle
est rédigée sans paraphrase, dans un style alerte,
avec de belles illustrations (photos de la Grèce et
de la statuaire grecque). On peut cependant regretter que
les principales sources ne soient pas indiquées au
fur et à mesure que le récit s'écoule.
Quant aux Récits sacrés
de l'Ancien et du Nouveau Testament, ils partent
de la constatation que la culture religieuse connait un déclin
qui est un obstacle pour la culture de "l'honnête
homme" :
" Comment, sans connaitre la
Bible, arriver à entendre la langue que nous parlent
les vitraux de Chartres les émaux de limoges, les tapisseries
d'Aubusson, les tympans et les porches de nos cathédrales
? "
L'intuition a des échos contemporains. Mario Meunier
annonce son objectif : "
Ce livre n'a pas la prétention
de donner au lecteur une connaissance un peu approfondie de
la Bible ni d'en remplacer le texte original. Mais, s'il peut
l'inciter à prendre contact avec la lettre et l'esprit
des écrits de l'Ancien et du nouveau testament, notre
effort n'aura pas été tout à fait inutile
" .Mario
Meunier utilise alors des méthodes comparables à
celles de la Légende dorée
: utilisation des textes de la Bible
mais aussi d'autres sources (textes de Flavius
Josèphe ou des évangiles non canoniques)
, récit au style simple et efficace.
Mario
Meunier effectua de nombreux séjours dans son pays
natal et y revint même habiter en 1939, sa maison natale.
Il se promenait dans la campagne, admirait les vieilles croix
de chemin, tâchait de faire restaurer la crypte romane
de sa vieille église. Un "ancien" de Saint-Anthême,
Victor Bransiecq, qui venait en vacances chez son grand-père
à Saint-Jean-Soleymieux, se souvient que Mario Meunier
l'avait aidé à mener les vaches, "un
bâton d'une main, un livre de l'autre"
. En Forez, Mario Meunier appartenait au groupe culturel qui
s'était formé à Saint-Etienne autour
de Jean Tenant et de sa revue, les Amitiés
foréziennes et vellaves, revue littéraire,
régionaliste et décentralisatrice . Jean Tenant
était politiquement proche de Charles Maurras et de
l'Action Française.
Mario Meunier fut aussi le défenseur du patrimoine
forézien. Il était membre de la Diana où
il fit quelques communications (dont l'une sur les tapisseries
de Saint-Bonnet-le-Château). Il participa aux hommages
rendus à Victor de Laprade. A Saint-Jean-Soleymieux,
il fit restaurer la croix du Trait d'union et la crypte de
l'église et contribua au rétablissement de la
fête de Notre-Dame-sous-Terre (le 8 septembre).
1940 : Mario Meunier et la
Révolution Nationale
Mario Meunier devient, pendant l'Occupation l'un des éditorialistes
du Mémorial qui
est, à Saint-Etienne, l'un des soutiens inconditionnels
du régime de Vichy et même de la politique de
Collaboration. L'attention avait été attirée
sur ce point par Monique Luirard. Citons quelques textes de
Mario Meunier :
Après la Débâcle et l'armistice :
"Par sa faute, la France vient
de connaître le plus épouvantable malheur qu'elle
ait subi depuis plus de mille ans. Pour nous en affranchir,
il dépend de nous tous, de la conscience éclairée
de chacun de rappeler les causes qui ont appelé sur
notre chère patrie un aussi cruel et prompt châtiment
[
] Soyons forts de toutes
les vertus recouvrées de nos pères et souvenons-nous,
en ces jours de douleur et d'expiation, que l'héroïsme
[
]
est dans le cur
qui supporte " .
Faute, châtiment, expiation, supporter le châtiment
: nous trouvons là le vocabulaire de toutes les Contre
Révolutions, le langage des périodes de défaite
dans lesquelles on prône, comme en 1815, la repentance
et l'expiation des fautes (en 1815, les fautes de la Révolution,
en 1940, celles du Front Populaire). L'adhésion à
la personne du maréchal Pétain et à la
Révolution Nationale est bien sûr centrale. Mario
Meunier insiste sur le retour à la terre et sur le
rôle des paysans qui ont gardé les qualités
apprises des ancêtres et qui ont un contact direct avec
le sol de la patrie. Quand, en 1941, un "vent
mauvais" commence à souffler , Mario
Meunier demande aux Français de continuer à
se rassembler autour du Maréchal. Et d'utiliser une
métaphore qui rappelle qu'Ulysse, pour être sûr
de ne pas dévier de la route qui le ramenait vers Ithaque,
s'était attaché au mât de son navire :
aux Français d'écouter "la
voix qui parle en eux" .
Après Montoire, Mario Meunier se rallie à la
politique de Collaboration avec l'Allemagne :
" Le redressement de notre beau
pays dépend pour une large part de l'instauration d'un
ordre nouveau qui tend à se créer en vertu même
du principe désormais acquis de collaboration entre
vainqueurs et vaincus. Pourvu qu'elle soit loyale et continue,
cette collaboration est le plus sûr garant de salut
pour la France et de l'organisation rénovée
de l'Europe "
Pourtant Le Mémorial
essaye lui-même de se rassurer sur le bien-fondé
de son adhésion à la politique de collaboration
:
"Nous savons que le Maréchal
Pétain n'aurait pas accepté si l'honneur n'avait
pas été sauf " .
La
réflexion politique de Mario Meunier débouche
sur une notation étonnante sur l'histoire de la France
elle-même :
" La France, on l'oublie trop
souvent, n'est pas née du génie romain [
]
C'est au sang celtique qu'il faut attribuer la sensibilité
de son âme et l'héroïsme ardent de son courage.
Après tout, les Francs, issus comme les Celtes de la
race germanique, furent les véritables fondateurs de
la France " .
Mario Meunier reniait là tout son passé d'helléniste,
lui qui avait écrit, évoquant ses années
d'apprentissage :
" Je fus pénétré
de l'importance de la littérature grecque ; je sentis
quelle avait été son influence sur notre culture
"
Le rôle de l'historien n'est pas de juger mais de comprendre.
Pourquoi ces positions politiques ?
- Le choc de la défaite - inimaginable pour les Français
victorieux en 1918 - a traumatisé les esprits. Si la
France avait été battue, c'est qu'elle avait
été trahie et affaiblie par la République.
Il fallait la rénover : la Révolution nationale
lui proposait le redressement. Le Maréchal faisait
au pays le "don de sa personne".
- Chez un traditionaliste comme Mario Meunier, l'illusion
de participer à la restauration des "valeurs"
- comme il restaurait les vieilles croix de ses chemins -
a aussi été déterminante. Mario Meunier
était proche de l'Action Française de Charles
Maurras. La Révolution nationale était la Revanche
contre la "gueuse " (la République). Mario
Meunier invita Maurras à venir faire une conférence
à Saint-Etienne - dans le cadre des Amitiés
Foréziennes
Charles Maurras et Mario Meunier
devant la Diana
|
-
et à Montbrison. Le 24 mai 1941, il fit au
Lux à Montbrison (aujourd'hui le cinéma
Rex) une conférence
sur Frédéric Mistral qui attira beaucoup de
monde. Maurras essaya de montrer la conformité qui
existait, selon lui, entre l'esthétique de Frédéric
Mistral et la pensée du Maréchal Pétain.
Mario Meunier présenta Maurras au public. Il lui
fit aussi visiter la salle de la Diana L'engagement de Mario
Meunier fut d'autant plus remarqué que l'équipe
des Chartes du Forez
- le comte de Neufbourg, Marguerite Gonon, Edouard Perroy
- fit connaître publiquement sa désapprobation
et refusa d'assister à la conférence de Maurras.
- L'anticommunisme, surtout, a joué un grand rôle.
On voit Mario Meunier instrumentaliser lui-même sa
connaissance de l'histoire grecque en publiant un ouvrage
consacré à L'Utopie
Communiste en Grèce et à Rome,
dont le titre est assez explicite. L'ouvrage était
publié par une maison d'édition liée
au pouvoir et précédée d'une introduction
de René Gillouin, l'un des thuriféraires du
Maréchal.
L'attachement au passé, au patrimoine et à
l'histoire locale rejoignait le mythe du retour à
la terre : beaucoup d'érudits locaux et d'écrivains
régionalistes furent ainsi séduits par la
Révolution nationale, Henri Pourrat, dans l'Auvergne
voisine ou Louis Mercier à Roanne, sans voir quels
étaient l'enjeu idéologique de la guerre et
la nature du nazisme avec lequel on prônait la Collaboration
: étonnante myopie politique !
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En
1943, Mario Meunier se concentre sur les activités
culturelles : tournée de conférences en Espagne
et au Portugal, émission régulière de
musique à Radio Clermont-Ferrand , participation au
cercle littéraire des Amitiés
à Saint-Etienne où on lit des textes
et où on fait du théâtre . Dans
Le Mémorial les articles de Mario Meunier
sont, en 1943, moins nombreux que dans la période précédente
: huit articles seulement en 1943 : ces textes sont consacrés
à l'exaltation de plusieurs valeurs dont le sens est
rappelé : la discipline sans laquelle "la
France ne pourra reconquérir l'intégrité
de son âme, vaincre l'adversité, et reprendre
sa place dans l'ordre européen " ;
la Patrie, qui est d'abord "la
maison où nous sommes nés, les biens et la terre
que nos aïeux ont acquis et conservés"
; la Nation et le rappel "des
gloires de [nos] pères
et des vertus de [nos] ancêtres
; la "Bonne
souffrance"
qui est rédemptrice (Mario Meunier cite le mystique
allemand Heinrich Suso ("Souffrir
est une courte souffrance ; avoir souffert est une longue
joie" ) ; le Salut par la Foi sans laquelle
"rien de décisif ne peut
être accompli " . Mario Meunier rappelle
aussi "le prestige du nom français"
observé au cours de sa tournée de conférences
en Espagne et au Portugal . Il en appelle enfin à la
Charité pour combattre la Haine, "cette
sombre déesse au visage d'enfer" qui
fait de nombreux morts et "détruit
nos cathédrales" (cette dernière
allusion vise les bombardements alliés en France).
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Programme de la séance
du 4 mai 1941
au cinéma Lux à Montbrison ;
Charles Maurras est accueilli par Mario Meunier avant
de prononcer une conférence :
L'esprit de Mistral et la réforme du maréchal
Pétain
|
Ces
articles reprennent donc les thèmes de la Révolution
nationale (la Patrie, la Nation, le prestige de la France)
et sont imprégnés du dolorisme des périodes
d'expiation (les bienfaits de la souffrance). On retrouve
aussi, de façon voilée quelques thèmes
de la propagande de Vichy (les bombardements alliés).
Mais, il n'y a pas de références à des
sujets précis d'actualité. Les articles de Mario
Meunier sont un peu comme hors du temps, sans références
explicites à l'actualité : comment parler de
la Patrie sans dire que celle-ci est occupée et humiliée
? Comment évoquer la discipline sans dire que l'on
pense à celle qui doit se manifester autour du maréchal
?
La participation de Mario Meunier au Mémorial
cesse au début de 1944. Mario Meunier s'est
mis en retrait : déception de voir la Révolution
nationale rangée par le gouvernement de Pierre Laval
au rayon des vieilles lunes ? rupture avec Vichy lorsque Pétain
est débordé par les excès de la Collaboration
? ou, plus simplement, prudence alors que la Victoire change
de camp ?
Comment Mario Meunier a-t-il traversé l'année
1944 et la période de la Libération ? Nous ne
le savons pas. Mais, il ne semble guère avoir été
inquiété puisqu'il n'apparaît pas parmi
les noms de ceux qui ont été poursuivis devant
les chambres civiques et qu'il n'est pas, non plus, sur la
"liste noire" du Comité National des Ecrivains
; le biographe de Mario Meunier, Jean
Combe est muet sur cette période. Mario Meunier
publie à la Libération deux ouvrages, Achille
aux pieds légers (1944), et une traduction
d'dipe à Colone,
tragédie de Sophocle (1945).
A Saint-Etienne, Le Mémorial
a été confisqué à ses propriétaires..
Travaux
et honneurs
Après
la guerre, Mario Meunier continua son uvre : outre des
traductions et des travaux érudits qui concernent des
auteurs oubliés (Lucien de Samosade, par exemple),
il s'attaqua à plusieurs grands chantiers :
La traduction (1949) des tragédies de
Sophocle (dipe roi,
dipe à Colone,
Antigone), parfois jouées dans une adaptation
qui lui avait été demandée.
La traduction de l'Iliade et l'Odyssée
d'Homère, publiée
pendant la guerre mais reprise en 1956 et à nouveau
publiée en 1961 : textes qui avaient nourri sa Légende
dorée : c'était le sommet de sa carrière
d'helléniste.
Les traductions de Virgile (L'Enéide,
1958, Les Bucoliques et Les Géorgiques,
1958).
Mario Meunier quitta Saint-Jean-Soleymieux en 1952 : les médecins
lui recommandaient pour son cur de vivre dans un pays
dont l'altitude serait moins élevée que celle
de son village. Il s'installa en pays roannais, au Crozet
, près de La Pacaudière, où il passa
ses dernières années, dans une belle maison
ancienne à pans de bois qui avait appartenu à
un officier du duc de Bourbon ("la maison du Connétable")
; c'est là qu'il aménagea son bureau et vécut
pendant huit ans. Il s'éteignit le 5 août 1960.
Les honneurs vinrent reconnaître son travail. Mario
Meunier avait déjà reçu, en 1924, le
prix de l'Académie Française et, en 1932, le
grand prix de la Société des gens de lettres.
L'Académie française lui donna en 1947 son Grand
Prix de Littérature, décerné pour l'ensemble
de son uvre, ce qui n'était pas rien, sans doute,
pour l'autodidacte de Saint-Jean-Soleymieux. Il fut fait commandeur
de la Légion d'honneur. A ses obsèques, célébrées
au Crozet, l'amitié du peuple grec fut illustrée
par la présence de l'attaché d'ambassade qui
déposa sur le cercueil les insignes de Grand Officier
de l'Ordre du Phénix.
Pour
conclure
Cet article a voulu retracer l'itinéraire d'un homme
et montrer ce qui, dans son uvre, sert l'intelligence
que nous avons d'une civilisation qui fait partie de notre
héritage. Il a mis en lumière les étapes
d'une vie, traversée, comme celle de ses contemporains,
par deux guerres mondiales, dont il n'est pas toujours sorti
indemne. Il reste beaucoup de champs à explorer : l'interruption
de son séjour chez les bénédictins, sa
vie personnelle et familiale, son attitude en 1944.
Nous avons voulu aussi montrer la complexité d'un l'homme
et le caractère parfois inattendu de son parcours.
Au-delà de l'helléniste couvert d'honneurs,
il y a en effet, dans le déroulement de la vie de Mario
Meunier, une complexité plus grande et une vie moins
rectiligne qu'on pouvait le croire à première
vue : l'élève des Maristes, le novice bénédictin,
le rédacteur de revue en province, le secrétaire
de Rodin qui côtoie des personnages vaguement sulfureux
de la bohême parisienne - Francis Carco, Valentine de
Saint-Point et Isadora Duncan -, le prisonnier stoïque
du camp de représailles, l'humaniste érudit
et travailleur, le journaliste égaré par la
dérive de l'idéologie et par le malheur des
temps - la culture ne rend pas forcément lucide en
politique - , l'amoureux inconditionnel du Forez et de son
patrimoine. Au-delà de l'image d'Epinal du petit berger
forézien - qu'il n'a été que pendant
quelques vacances de son enfance - devenu un grand helléniste,
tous ces personnages composent le portrait d'un homme infiniment
plus complexe qu'on ne le croyait.
Claude
Latta
|
Les ouvrages et articles de Mario
Meunier sont indiquées dans l'ordre chronologique
de la 1ère édition. Les rééditions
sont mentionnées à la suite de la 1ère
édition. Les ouvrages auxquels Mario Meunier a participé
sont indiqués sous les noms d'auteurs, y compris
celui de Mario Meunier. Les titres d'ouvrages sont en italiques,
les titres d'articles sont placés entre guillemets.
1907
- Sophocle, Antigone, traduction de Mario Meunier, Marseille,
Le Feu, 1907.
1911
- Sappho, Poésies, traduction de Mario Meunier Paris,
Figuière, 1911.
1913
- " Eschyle et la Crau ", Le Feu, 99, juillet
1913.
1914
- Platon, Le Banquet, traduction de Mario Meunier Paris,
Figuière, 1914, édition revue, Albin Michel,
1947, 1948..
1919
Un camp de représailles FR- K - III, Nancy-Paris-Strasbourg,
Berger Levrault, 1919, 64 p.,
1920
- La Batrachomyomachie, poème attribué à
Homère, traduction de Mario Meunier, ill. Lucien
Boucher, Paris, Marcel Seheur, 1920.
1921
- Fabliaux du Moyen-Age (Guillaume au faucon et sa suite,
Les trois aveugles de Compiègne, Bérengier
au long cul), bois gravé de Lucien Boucher, Paris,
Marcel Seheur, 1921.
- Chants X XI et XII des Dionysiaques de Nonnos de Panapolis,
[avec une traduction de l'Hymne au soleil], traduction de
Mario Meunier Paris, Eugène Figuière, Paris,
1921, rééd. Guy Tredaniel, 1982.
- Pour s'asseoir au foyer de la maison des Dieux, Paris,
Albin Michel, 19211922
- Platon, Phédon ou de l'immortalité de l'âme,
traduction de Mario Meunier, Paris, Payot, 1922, 1923, 1926,
édition revue, Paris, Albin Michel, 1952
- Platon, Phèdre ou De la beauté des âmes,
traduction de Mario Meunier Paris, Payot, 1922, rééd.
Paris Albin Michel, 1960.
1923
- Euripide, Les Bacchantes, traduction de Mario Meunier,
Paris, Payot, 19231924
- Plutarque, Isis et Osiris, traduction de Mario Meunier,
Paris, L'Artisan du Livre, 1924, rééd. avec
avant-propos, prolégomènes et notes de Mario
Meunier. Paris, Trédaniel, 1979.
1925
- La Légende des dieux et des héros, Librairie
de France, 1925, 2 vol. rééd. Albin Michel,
1943, rééd. 1946, 1956, 1965, 1980, 1994,
Paris, Club des Libraires, 1959. Rééd. dans
Jean-Louis Vaudoyer et Mario Meunier, La Mythologie, tome
II, La légende dorée des dieux et des héros.
Club du livre, collection Visage de la culture 1960
- " Rodin dans son art et dans sa vie ", Les Marges,
n° 48, 1925.
1926
- La légende de Socrate, Piazza, 1926, rééd.
Albin Michel, 1965
- " Saint Bruno " dans [collectif], La vie et
les uvres de quelques grands saints, avant-propos
de Gabriel Mourey, tome I, Paris, Librairie de France, 2
vol., 1926.
1928
- Aristophane, Les oiseaux, traduction et adaptation scénique
de Mario Meunier, Illustrations de Lucien Boucher, Paris,
L'Artisan du Livre, Marcel Seheur, 1928.
1929
Récits sacrés de l'Ancien et du Nouveau Testament,
Paris, Librairie de France, 1929, rééd. Albin
Michel, 1941, 1953, rééd. de la première
partie dans Récits de la Bible, Clovis, 1998
|
1930
- Pythagore, Les Vers d'Or, traduction de Mario Meunier,
Paris, L'Artisan du Livre, 1930, rééd. Paris,
Guy Trédaniel, éditions de la Maisnie 1987
- Mario Meunier, Anatole Le Braz, Charles Le Goffic, Ernest
Renan, La Bretagne. Pèlerinages dans les sites et
sur les chemins où ont vécu, travaillé
et aimé les artisans de sa grandeur, s.l., Librairie
Rombaldi, s. d. [vers 1930] .
- Ettore Romagnoli, Albert Besnard, Henry Bordeaux, Camille
Jullian, Louis Madelin, Pierre de Nomhac, Général
Gouraud, Marcel Héraud, comte Manzoni, marquis d'Andigné,
André Bellesort, Gabriel Boissy, Jérôme
Carcopino, Maurice Croiset, professeur Ernoult, Gabriel
Faure, Fernand Gregh, Paul Hazard, Mario Meunier, Alfred
Rebelliau, Ernest Reynaud, Jean Rivain, Le message de Virgile,
Librairie de Paris Firmin-Didot et Cie, 1930.
- Préface de : Gina Sandri, Chant neptunien. Paris,
Les Oeuvres représentatives, 1930.
1931
- Salluste le philosophe, Des Dieux et du monde, traduction,
prolégomènes et notes de Mario Meunier, Paris,
L'Anneau d'Or, éditions Vega, 1931.
-
Louis Piérard, Mario Meunier, A. Michalacopoulos,
Patrick Ramsay, Pantéléimon, Gabriel Boissy,
Charles Bernard, Lascelles Abercrombie, R.A. Furness, Angelos
Sikelianos, M. Malakassis, S. Stéphanidis, Paul Vanderborgt,
Katsimbalis, M. Tombros, A. Théodoropoulos, Hommage
à Rupert Brooke et à la poésie immortelle,
Athènes, Imprimerie Hestia, 1931.
- Virgile, Le Moretum, et Frédéric Mistral,
L'Ode à la race latine, texte de Virgile en latin
avec la traduction en français de Mario Meunier,
et en provençal, de Mistral. lithographies d'Alfred
Lombard, Lourmarin, Cahiers de la Collette, 1931.
1932
- Sappho, Poésies suivies des Odes d'Anacréon
et des Anacréontiques, traduction de Mario Meunier,
Paris, Grasset, 1932, rééd. traduction nouvelle
de Mario Meunier, avec des illustrations de Sylvain Sauvage,
Paris , Chamontin, 1941.
1933
- Guy Chastel, Albert Déchelette, Charles Forot,
Charles Maurras, Louis Mercier, Mario Meunier, Louis Pize,
Pierre Séchaud, A la mémoire de Victor de
Laprade (1812-1883, Saint-Etienne, Editions des Amitiés,
1933.
1934
- Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même,
traduction de Mario Meunier, Paris, Garnier, 1934, rééd.
1945, rééd. Pensées par moi-même
suivies du Manuel d'Épictète, traduction,
préface et notes par Mario Meunier, Paris, Flammarion,
GF, 1964, 1969.
1935
- Théano, Périctione, Phyntis, Melissa et
Mya, Fragments de lettres de femmes pythagoriciennes, traduction
de Mario Meunier, Paris, L'Artisan du Livre, 1935.
- Aristote, Cléanthe, Proclus, Hymnes Philosophiques,
traduction, avant-propos, prolégomènes et
notes par Mario Meunier, Paris, L'Artisan du Livre, 1935.
" Les Epistres morales d'Honoré d'Urfé
", Les Amitiés foréziennes et vellaves,
n° 14, 1935/3.
1936
- Appolonius de Tyane ou le séjour d'un Dieu parmi
les hommes, Paris, Bernard Grasset, 1936, rééd.suivie
des Vers d'Or de Pythagore, Paris, Robert Laffont, 1976,
rééd. Editions d'Aujourd'hui, 1978.
- " Appolonius de Tyane en Ethiopie ", Mercure
de France, n° 9145, 1er août 1936.
1937
- " L'humanisme et les nécessités d'aujourd'hui
", Mercure de France, n° 926, 15 janvier
- " Les tapisseries de l'hospice de Saint-Bonnet-le-Château
", Bulletin de la Diana, 26-2, 1937
1941
- L'Utopie Communiste en Grèce et à Rome,
introduction de M. René Gillouin, Clermont-Ferrand,
Les Cahiers de la Jeune France, Organe de la Rénovation
Nationale, n° 7, 1941,
1942
_ Lucien, Dialogues des Dieux, avant-propos et traduction
de Mario Meunier, 27 dessins par Antoine de Roux Marseille,
Robert Laffont, 1942
" La croix du Crozet ", Bulletin de La Diana (27-5),
1942.
1943
- Homère, L'Odyssée. traduction nouvelle de
Mario Meunier, ill. de Berthold Mahn, Paris, Union Latine
d'Éditions, 1943, 2 volumes.
- Homère, L'Iliade. traduction nouvelle de Mario
Meunier, ill. de Berthold Mahn, Paris,
Union Latine d'Éditions, 1943, 2 volumes.
1944
- Achille aux pieds légers, Marseille, Le Sagittaire,
194
1945
- Sophocle, dipe à Colone, traduction de Mario
Meunier, Paris, Jacques Haumont, 1945.
1947
- Hymnes de Synésius de Cyrène, traduction
prolégomènes et notes de Mario Meunier, Paris,
Bateau ivre, 1947, rééd. Paris, Albin Michel,
1947, Plan de la Tour, Editions d'aujourd'hui, 1980.
- Lucien de Samosade, La déesse syrienne, traduction,
prolégomènes et notes de Mario Meunier avec,
Paris, Janick, 1947, rééd. Trédaniel,
1980, 1996.
- " Le cheval de Troie ", Formes et Couleurs,
n° spécial Le Cheval. 1947.
1949
- Sophocle, Trois tragédies (dipe roi, dipe
à Colone, Antigone), traduction de Mario Meunier,
Paris, Albin Michel, 1949, rééd.1950
1951
- Jacques de Lacretelle, Jean-Louis Vaudoyer, R. Agathoclès,
Maurice Bedel, Jean Desternes, André Fraigneau, Mario
Meunier, Paul Morand, Roger Peyrefitte, Henri Philippon,
Janine Ribes, André de Richaud et André Thérive,
préface de Jean Cocteau, La Grèce, Paris,
éditions Odé, 1953, rééd.1956.
1955
- Dans les pas des héros et des dieux, photos de
Pierre-Jean Launay, Paris, Hachette, 1955
1956
- Homère, Iliade, traduction de Mario Meunier, Paris,
Albin Michel, 1956
1958
- Virgile, L'Enéide, I et II, traduction de Mario
Meunier. Illustrations d'Edy Legrand, Paris, Union Latine
d'Editions et Club Bibliophile de France. 1958, Paris 2
volumes
- Virgile Les Bucoliques. Les Géorgiques. Traduction
de Mario Meunier. Illustrations de Berthold Mahn. Paris,
Union Latine d'Editions et Club Bibliophile de France. 1958
- Lucrèce, De Natura Rerum, De la Nature, traduction
de .Mario Meunier. Bois originaux de Jean Chièze,
Union Latine d'Editions et Club Bibliophile de France. 1958.
- Préface de : Geneviève Tabouis, Sybaris.
Les Grecs en Italie. Paris, Payot, 1958
1961
- Homère, Odyssée, traduction de Mario Meunier,
Paris, Albin Michel, 1961, rééd. 2000, Lausanne,
La guilde du livre, 1961, Sevillana, 1973.
- Homère, Iliade, Odyssée, Paris, Albin Michel,
2 vol, 1961
- Virgile, Les Bucoliques, les Géorgiques, l'Enéide,
Paris, Club du Bibliophile, 1961
- Lucrèce, De Natura Rerum , Paris, Club du Bibliophile,
1961
Sur
Mario Meunier :
-
"Généalogie de Mario Meunier ",
Forez Généalogie, bulletin de l'Association
généalogique de la Loire, n° 6.
- Fournier (Marguerite), "Mario
Meunier, le petit montagnard devenu le plus grand helléniste
contemporain", Village de Forez, n°
17, janvier 1984.
- Combe (Jean), La vie et l'uvre
de Mario Meunier, Saint-Etienne, Editions Dumas,
1967.
Mario Meunier et la période 1939-1944 :
- Lorcin (Jean), "Un exemple
de régionalisme culturel : Les Amitiés
foréziennes et vellaves entre les deux guerres
", Montbrison, Festival d'Histoire de Montbrison, 1989.
- Luirard (Monique), Le Forez et
la Révolution Nationale, Saint-Etienne,
CEF, 1972.
- Devun (Blandine), La vie culturelle
à Saint-Etienne pendant la Seconde guerre mondiale,
Saint-Etienne, Publications de l'Université, 2005.
(Claude
Latta, "Mario
Meunier : un itinéraire intellectuel et politique"
dans Ô Forez ! Bulletin
des Amis du pays de
Saint-Bonnet-le-Château, n° 19, 2010)
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L'helleniste
Mario Meunier
MARIO
MEUNIER, LE PETIT MONTAGNARD
DEVENU
LE PLUS GRAND HELLENISTE CONTEMPORAIN
par
Marguerite Fournier-Néel
Le
2 août 1964, à Saint-Jean-Soleymieux, petit
chef-lieu de canton des monts du Forez, une cérémonie
se déroulait devant une maison toute simple du bourg,
à l'occasion de la pose d'une plaque commémorant
la naissance du plus illustre enfant du pays : Mario Meunier.
C'est là, en effet, qu'il naquit, le 12 décembre
1880. Il était l'aîné de huit enfants.
Son père exerçait le métier de boulanger.
Très attaché à son pays natal, Mario
Meunier en parlait avec émotion :
Mes premières années,
écrivait-il à un ami, se
passèrent dans ces sites montagneux qui me remplissaient
d'admiration, à tel point qu'il m'arrivait de pleurer
quand le soleil du soir revêtait de splendeur et de
sérénité leur sauvage rudesse, leur
âpre solitude.
Le petit Mario Meunier fréquente jusqu'à 12
ans l'école de Saint-Jean-Soleymieux,
alors tenue par les frères maristes. Il obtient son
certificat d'études qui demeure son seul titre universitaire.
Il est enfant de chur dans la belle église
du XVe siècle en gothique forézien et c'est
son curé, M. l'abbé Grimaud,
qui lui apprend le latin.
Ses maîtres ayant remarqué son intelligence
l'envoient à la maison-mère des Maristes,
à la Valla, près
de Saint-Chamond, puis, de
là à la Trappe d'Aiguebelle,
enfin auprès des Bénédictins de Marseille
où il aborde l'étude du grec. Son professeur
connaît à fond la langue d'Homère.
Il lui en dévoile tous les secrets et lui communique
son enthousiasme.
Grâce à lui,
dit Mario Meunier, je n'ai pas
connu l'ennui de feuilleter désespérément
un dictionnaire. Nous lisions ensemble les auteurs grecs
et, quand un mot m'arrêtait, cet admirable maître
s'essayait d'abord à m'en faire deviner le sens,
puis me le découvrait lui-même si ma jeune
science restait à court. A chaque beau passage, à
chaque image émouvante, il m'arrêtait, commentait,
citait les auteurs français, jusqu'aux plus modernes,
qui s'en étaient inspirés. Ainsi, je fus pénétré
de l'importance de la littérature grecque ; je sentis
quelle avait été son influence sur notre culture,
sur la formation de notre âme, et je compris que le
maintien de cette culture était la condition du développement
harmonieux de tout notre être.
Mario Meunier porta lui-même la robe de Bénédictin
mais ne prononça pas de vux. Pendant qu'il
résidait à Marseille,
il fonda avec Émile Sicard,
Valère Bernard, Edmond
Jaloux, Francis de Miomandre
la revue Le Feu. C'est
également pendant son séjour à Marseille
qu'il publia sa première traduction de grec, Antigone,
parue en 1907.
De 1912 à 1914, Mario Meunier
fut à Paris le secrétaire
du grand sculpteur Rodin qu'il
aida dans la rédaction de son livre sur les cathédrales.
De cette époque date son amitié avec Francis
Carco qui, l'ayant accueilli à son arrivée
à Paris, lui fit les
honneurs nocturnes de la capitale.
Rodin, écrit
Mario Meunier, m'a
produit une impression formidable et il a eu sur moi une
bienfaisante influence. C'était une puissance spontanée,
une force instinctive qui devinait tout et qui possédait
un goût et un don d'admiration inépuisable.
Aucun écrivain ni personne n'a produit sur moi pareille
impression. Personne ne m'a donné à ce point
la sensation du génie.
La guerre vint mettre fin à cette collaboration.
Sergent au 16e d'infanterie à Montbrison,
Mario Meunier partit dès les premiers jours avec
son régiment. Il fut fait prisonnier en septembre
1914 à Dreslincourt.
Envoyé en 1916 dans
un camp de représailles sur le front russe, il y
scella deux solides amitiés : celle de l'imprimeur
Marcel Seheur et celle du bon
imagier Lucien Boucher. Aussi
bien, lorsque, sorti de l'enfer, il reprendra son activité
littéraire, ses premières uvres seront
illustrées par Lucien Boucher
et éditées par Marcel
Seheur. De son séjour en Allemagne, que vint
interrompre, heureusement, son transfert en Suisse,
il a rapporté les éléments d'une émouvante
plaquette : Un camp de représailles
FR K III publié en 1919.
Dès lors, ses uvres vont se succéder
: Les lettres anciennes,
écrit Roger Giron, constituent
son domaine, le beau jardin où il promène
avec ferveur ses pensées et ses rêves. Traducteur
de Platon, de Sophocle, de Sappho, de Nonnos, d'Euripide,
de Pythagore, d'Hiéroclès, de Proclus, il
rend aux textes anciens une jeunesse éternelle.
En 1921, il offre au grand public une esthétique
lyrique de la vie intitulée : Pour
s'asseoir au foyer de la maison des dieux. En
1924, l'Académie couronne sa traduction d'Isis
et d'Osiris de Plutarque
; en 1925, celle des Vers d'Or
de Pythagore.
M. Mario Meunier entreprend alors sa grande Légende
dorée des Dieux et des Héros, en
deux tomes, puis Les Légendes
épiques de la Grèce et de Rome,
les Récits sacrés
de l'Ancien et du Nouveau Testament, sorte d'anthologie
des Livres Saints, enfin
La Légende de Socrate.
Il collabore en même temps aux Nouvelles
Littéraires, au Mercure
de France, au Figaro
et autres grandes revues françaises. Ses voyages
en Grèce sont nombreux et, là aussi, il lie
de solides amitiés. Il est vraiment épris
de ce peuple et de sa culture. Il écrit :
Les lettres grecques sont les gardiennes de la civilisation.
Elles sont indispensables à la haute éducation
intellectuelle. Comment s'appuyer pour former une âme
d'homme sur des systèmes d'éducation qui sont
sans racines dans le passé et qui ne sont fondés
que sur le caprice passager d'une hypothèse plus
ou moins scientifique qui, comme toutes les hypothèses,
ne saurait vivre longtemps...
... Plus que tous les autres peuples, les Grecs ont su mettre
du mouvement et de l'ordre dans leur pensée et, par
cela même, la rendre vivante. Aussi, si l'on veut
arriver à pénétrer cette pensée,
c'est par la voie des lettres qu'il faut s'y engager. D'ailleurs,
le latin et le grec ont, de par leur propre étude,
une valeur éducative incomparable. Les habitudes
de réflexion, de méthode et d'analyse auxquelles
l'esprit doit se plier s'il veut saisir tout le mécanisme
de ces langues, en font une des
disciplines les plus robustes et les plus stimulantes de
l'esprit.
Mario Meunier qui effectua
de nombreux séjours dans son pays natal n'y termina
cependant pas sa vie. C'est en pays roannais, au Crozet,
qu'il passa ses dernières années, dans une
belle maison ancienne dite du Connétable
où il s'éteignit le 5
août 1960 entouré de l'affection de
son épouse, de ses deux filles et de son fils.
A ses obsèques, auxquelles assistaient de nombreuses
personnalités du monde des lettres, l'amitié
du peuple hellène fut manifestée par M. Commadopoulos,
attaché d'ambassade, qui déposa sur le cercueil
les insignes de grand officier de l'Ordre
du Phénix. M. Mario
Meunier commandeur de la Légion d'honneur,
était déjà officier de l'Ordre
du Sauveur de Grèce. Il avait reçu,
en 1931, le grand prix de la
Société des gens de lettres de France.
La ville de Montbrison possède un bronze de cet illustre
écrivain, uvre du sculpteur grec Costes
Dimitriadis, qui figurait précédemment
au musée du Luxembourg.
Par délibération du conseil municipal du 23
décembre 1963, la Ville décidait de
donner le nom de Mario Meunier à
son collège municipal le plaçant ainsi sous
le vocable d'un des plus grands hellénistes du monde,
né au pays de Forez.
Marguerite
Fournier
(Village de Forez, n°
17, janvier 1984)
(cliché J. Barou)
Le
Forez s'apprête à honorer la mémoire
du brillant helléniste Mario
Meunier
Faisant suite à notre article du 30 janvier, nous sommes
heureux d'apprendre que la municipalité de Saint-Jean-Soleymieux,
ayant à sa tête M. Brignon,
conseiller général, a décidé d'apposer
une plaque commémorative sur la maison où Mario
Meunier naquit, le 12 décembre
1880. Cette cérémonie se déroulera
probablement au printemps.
De
son côté, la ville de Montbrison, qui a donné
le nom du grand écrivain à son lycée
municipal, va sous peu y installer le buste que l'on peut
voir actuellement dans le cabinet de Me Croizier,
maire.
Bronze du sculpteur grec
Costas Dimitriadis offert
à la ville de Montbrison en 1964
(photo
de presse, 1964)
|
Voilà
à ce sujet quelques précisions qui nous ont
été données sur la provenance de cette
uvre d'art par Mme Mario Meunier
:
"Ce n'est pas moi, écrit-elle,
qui ai offert le bronze de Costas
Dimitriadis, directeur des Beaux-Arts d'Athènes,
souvent à Paris. Exposé
à Paris; il avait été acheté
par l'Etat pour le musée du Luxembourg.
Le Sénat , débordant, voulut récupérer
les galeries et le Musée s'installa aux Tuileries
: celui-là, débordant à son tour, on
bâtit le musée d'art Moderne, quai de Tokio
Mais
l'art moderne actuel ne laisse aucune place au "figuratif".
C'est alors qu'il me vint à l'idée de demander
au Conservateur, M. Jean Cassou,
un vieil ami de mon mari, d'en faire don à son pays
natal : le Forez ? Mais, achat
de l'Etat, il doit figurer dans un bâtiment de l'Etat.
"Mme
Mario Meunier nous exprime
aussi sa joie de voir le nom de son mari donné au
lycée : "Quel modèle
donner à des enfants que ce petit montagnard partant
un matin à pied, en l'hiver 92-93 , de Saint-Jean-Soleymieux
à la Valla, travaillant
avec ardeur et accumulant des uvres instructives et
attrayantes par la sérénité et la joie
intérieure qui en émanent !
"
Tel
est certainement l'avis du principal du lycée, M.
Tauzia, qui ne manquera pas
d'évoquer devant ses jeunes élèves
la magnifique et féconde carrière de Mario
Meunier. |
En
terminant nous nous devons de rectifier une erreur qui s'est
produite dans notre précédent article : Mario
Meunier était commandeur de la Légion
d'Honneur et non simplement chevalier comme nous l'avions
indiqué, nous référant à un texte
datant de 1939. Une autre petite inexactitude : M. Joxe,
ministre de l'Education nationale n'était pas venu
en personne à ses obsèques, le 5 août
1960, à Crozet, mais il
avait envoyé une couronne et s'était fait représenter
par M. Rickard, sous-préfet
de Roanne. Ceci n'enlève
rien à la gloire de notre illustre compatriote et nous
ne souhaitons qu'un chose : voir cette gloire rayonner sur
son Forez natal.
Marguerite- V. Fournier
[presse
locale,14 février 1964]
Documents
24
mai 1941,
Charles Maurras, Pierre Varillon et Mario Meunier
sont au cinéma Lux à Montbrison
(Journal de Montbrison du 17 mai 1941)
24
février 1942,
Mario Meunier présente Antigone à Montbrison,
affiches du spectacle
(archives De la Diana)
(archives de la Diana)
Conception
: David Barou
documentation
et suivi : Joseph Barou
questions,
remarques ou suggestions s'adresser :
Mis
à jour le
29 juin 2015
|
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