Felix Faure (Paris, 30-01-1841 ; Paris, 16-02-1899),
président de la République de 1895 à 1899

1898 : Félix Faure à Montbrison

Visite expresse du président de la République à Montbrison

 

 

Ce 29 mai 1898, grand émoi dans la ville : M. Félix Faure, président de la République, se rendant en visite à Saint-Etienne, daigne s'arrêter quelques instants à Montbrison.

7 heures 47 : le train présidentiel entre en gare. Salves d'artillerie, sonnerie des cloches... L'Harmonie Montbrisonnaise joue la Marseillaise. Félix Faure est accompagné du ministre de la Guerre, de ceux de la Marine et du Commerce et d'une cohorte d'officiers.

Claude Chialvo, maire de Montbrison, entouré de son conseil, prononce un bref discours de bienvenue dans, dit-il, l'ancienne capitale du Forez. Il décrit la population de la ville :
unie et sage, respectueuse des lois, de l'autorité et de la propriété, dévouée aux idées républicaines progressistes, ardemment patriote, confondant dans son dévouement la grandeur de la France et de la République, aimant un gouvernement modéré, fort et stable.

Bref, selon lui, il s'agit de citoyens parfaits dans la meilleure des républiques.

Projets municipaux

Le maire évoque les projets qui lui tiennent à cœur et pour lesquels il souhaite l'aide des autorités : achèvement du canal du Rhône à la Loire, augmentation de la garnison, agrandissement de l'hôpital... Ces réalisations donneraient une satisfaction légitime à l'esprit patriotique de nos régions et, ce qui ne gâte rien, un peu plus de mouvement dans le commerce local.

Un brin d'amertume perce quand M. Chialvo évoque le départ - mal digéré - de la préfecture de Montbrison pour Saint-Etienne (en 1856) et le fait que l'administration à l'encontre de promesses solennelles, n'a accordé nulle compensation. En politique étrangère il félicite chaudement l'un des arbitres de la paix du monde, auteur de l'alliance franco-russe qui scelle l'amitié de deux grands peuples si bien faits pour s'unir, s'estimer et s'aimer.

Félix Faure répond qu'il est touché de l'accueil. Il regrette de ne pas pouvoir s'arrêter une demi-journée au moins pour prendre contact avec la population sage, laborieuse, patriotique de cette région agricole dont les intérêts et les idées lui sont connus, mais il ne désespère pas de revenir et de faire plus ample connaissance avec elle. 

Un tableau de Beauverie

On offre au président une vue de la ville de Montbrison du peintre Charles Beauverie. Le tableau lui rappellera son court passage à Montbrison et contribuera, peut-être, à le ramener un jour dans la ville... Un valet de chambre emporte le tableau dans le wagon-salon. Félix Faure va ensuite dans la cour de la gare, rompt le cordon formé par la troupe et se mêle à la foule qui l'acclame aux cris de "Vive le Président, Vive la France, Vive la République, Vive l'armée !"

Après présentation des notabilités de l'armée, du clergé et de l'administration, le Président invite le maire, le sénateur Emile Reymond, les députés Levet, Audiffred et Dorian, le général Jacquemin du XIIIe corps d'armée, le préfet Grimanelli et le sous-préfet Dupré à monter avec lui dans le wagon présidentiel pour achever le voyage jusqu'à Saint-Etienne.

Une brève rencontre !

Le train quitte la gare à 8 heures 12. En tout, la visite a donc duré seulement 25 minutes. Félix Faure n'aura jamais l'occasion de revenir à Montbrison. Neuf mois plus tard, le 17 février 1899, il est foudroyé par une attaque d'apoplexie. Deux Montbrisonnais, MM. Louis Dupin et Maillon assisteront à ses funérailles avec le député Georges Levet. 

Plus tard, un autre président qui se rendait à Montbrison tombera du train. Vraiment Montbrison n'a pas de chance avec les présidents de la République !       

Joseph Barou

(Petites histoires montbrisonnaises et foréziennes, Cahier de Village de Forez, n° 40-58, 2008-2009)

 

Album


Le Président dans le supplément illustré du Petit Journal (année 1897)

Félix Faure, en grande tenue, inaugure la rue Réaumur, récemment percée à Paris,
(Le Petit Journal, Supplément illustré du 21 février 1897)





Félix Faure en voyage dans les Alpes pour inspecter les défenses de la frontière
Le Petit Journal, Supplément illustré du 22 août 1897
La scène se passe en Tarentaise, près de Moutiers, le chef de l'Etat,
coiffé d'un vaste béret, est monté sur un mulet et escorté par des chasseurs alpins
et suivi de tout un état-major...

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Voyage en Russie (août 1897)

Arrivée à Peterhof
Le Petit Journal, Supplément illustré du 5 septembre 1897



Voyage en Russie (1897)
Le tsar Nicolas II et le Président Félix Faure
Le Petit Journal, Supplément illustré du 5 septembre 1897



L'Alliance-Franco-Russe sous l'égide du génie de la Paix
Le Petit Journal, Supplément illustré du 12 septembre 1897


Felix Faure offre des poupées aux filles du Tsar
Le Petit Journal, Supplément illustré du 19 septembre 1897



Retour de Russie, arrivée à Dunkerque
Le Petit Journal
, Supplément illustré du 12 septembre 1897





Retour à Paris
Passage du cortège devant le siège du Petit Journal ; arrivée au palais de l'Elysée
Le Petit Journal, Supplément illustré du 12 septembre 1897

         

 

Dîner offert à Paris par le Commerce et l'Industrie, en remerciement au président Félix Faure
Le Petit Journal, Supplément illustré du 24 octobre 1897


Conception : David Barou

textes et documentation : Joseph Barou

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mise à jour : 13 août 2018