La
Poste à Montbrison à la Belle Epoque :
Au
trot facteur ! Le courrier n'attend pas
On oublie souvent que vacances et jours
de congé sont des réalités assez récentes,
même pour les fonctionnaires. Qu'on en juge par le sort
des facteurs montbrisonnais à la fin du 19e siècle
!
La tournée du dimanche
après-midi
Tout commence par une supplique des trois facteurs chargés
de la distribution du courrier à Montbrison. MM. Montrocher,
Robin et Delor attirent respectueusement l'attention du maire
de la ville "sur le peu d'utilité
de la distribution du dimanche et des jours fériés
qui se fait à une heure de l'après-midi".
Ils expliquent que beaucoup de localités ne conservent
que celles du matin pour ces jours-là. D'ailleurs, disent-ils,
"il y a très peu de correspondances
et elles ne sont généralement dépouillées
que le lendemain" car la plupart des négociants
ne travaillent pas le dimanche. Ils souhaitent donc que cette
tournée soit supprimée. Et ils demandent au conseil
municipal d'émettre un vu dans ce sens. Le conseil
municipal du 10 novembre 1890 donne un avis favorable mais qui
ne l'engage guère.
Impatience au bord du Vizézy
En mai 1899, ce sont les habitants du quai des Eaux-Minérales
et de la rue du Parc qui pétitionnent. Les malheureux
"ne reçoivent leurs correspondances,
lettres, papiers d'affaire que vers les 11 heures du matin,
quelquefois 11 h ½". Et ces retards, disent-ils,
leur causent "un véritable
préjudice". Ayant en vain réclamé
auprès de l'administration des postes, "ils
supplient" le conseil de leur donner un avis favorable
et d'intervenir "pour obtenir ou
un changement d'itinéraire ou la création d'un
poste supplémentaire de facteur".
Le conseil municipal acquiesce mais repousse vivement l'observation
du conseiller Tavernier qui parle imprudemment de la "suppression
possible de la distribution de 4 heures du soir".
Il ne faut pas exagérer !
Décision de M. le sous-secrétaire
d'Etat
Et le 30 décembre suivant le sous-secrétaire d'Etat
des Postes et Télégraphes en personne prend une
décision. Il avance d'une heure la distribution du courrier
au Parc et quai des Eaux-Minérales ! Mais cela se fera
au détriment des autres quartiers car le nombre de préposés
reste le même.
Enfin, en 1900, il est question de fermer les guichets postaux
à midi, les dimanches et jours fériés.
C'est ce qui se pratique déjà à Saint-Etienne
et Roanne. Une fois encore les édiles acceptent mais
ils demandent avec insistance l'installation "d'une
boîte extérieure pour les lettres et les imprimés"
et aussi "d'une petite boîte
pour les cartes de visite..."
Mais on n'arrête pas le progrès. Le 12 février
le conseil municipal vote sans barguigner un crédit de
1 000 F pour les premiers frais d'installation du réseau
téléphonique départemental. Il en coûtera
600 F pour une cabine publique ; le reste servira à indemniser
le porteur de dépêches.
Heureux étaient les usagers de la poste en ces temps
où les facteurs avaient les talons ailés de Mercure
!
Joseph
Barou
[Publié
dans la chronique "petite histoire" de la Gazette
de la Loire du 8 octobre 2004, n° 142]
![](images/La-poste-carte-postale.jpg)
![](images/La-poste-carte-postale-1.jpg)
La Poste de Montbrison et
ses employés au début du XXe siècle
![](images/rue-de-la-poste.jpg)
La rue de la Poste à Montbrison (rue Francisque-Reymond)
cachet de la poste : 27 juin 1908
Cliché J. Barou
Belle boîte à lettres d'autrefois,
encore en service à La Valette, Salvizinet (Loire)
Bravo !
![](images/titre-forezhistoire-B.jpg)
Retour page
accueil